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LA NATURE.
produire les images des pieds et rendraient celles-ci
confuses.
Cette piste est surélevée de 20 centimètres environ
au-dessus du terrain en¬
vironnant, et tout le long
de ce relief règne une
planche sur laquelle sont
peintes des divisions al¬
ternativement blanches
et noires, ayant chacune
une longueur de lm,50.
Cette règle divisée se
peint dans les photogra¬
phies et sert à mesurer
les longueurs parcourues
entre deux images suc¬
cessives, à apprécier la
taille du sujet, l’ampli¬
tude de ses réactions,
l'étendue des déplace¬
ments de chaque partie
de son corps.
Pour connaître la vi¬
tesse des mouvements il
faut mesurer les temps
employés à parcourir les
différents chemins. Or si
le rouage qui fait tourner
le disque avait toujours
la même vitesse, si le
nombre des fenêtres était
le même pour toutes Tés’
expériences on n’aurait
qu’à déterminer une fois
pour toutes l’intervalle de
temps qui s’écoule entre
deux images et l’on aurait
du premier coup
l’expression de la
vitesse. En effet
si les éclaire-
ments successifs
sont séparés par
1/10 de seconde
et si l’intervalle
des images, me¬
suré d’après l’é¬
chelle des lon¬
gueurs, est de
0in,50, il est clair
que dans une se¬
conde, 5 mètres
ont été parcou¬
rus. Mais la vi¬
tesse du disque
varie suivant la
nature des expériences, il faut donc la contrôler. On
pourrait obtenir ce contrôle au moyen d’un chrono-
graphe inscripteur indiquant l’intervalle de temps qui
s’écoule entre les différents tours du disque pendant
Fig. 1. — Écran noir devant lequel passe un homme vêtu de blanc
dont on photographie les attitudes successives. — Mire pour
estimer les espaces parcourus. — Chronographe pour mesurer
les temps employés à les parcourir.
Fig. 2.
la durée de l’expérience ; mais cette méthode donne¬
rait deux sortes d'in lications indépendantes : celle
des espaces sur la plaque photographique, celle des
temps sur un cylindre
tournant. Il nous a sem¬
blé préférable de recueil¬
lir sur la plaque elle-
même l’indication du
temps qui s’écoule entre
les images successives.
Ce résultat fut obtenu de
la manière suivante.
11 suffit, pour connaître
la fréquence des rotations
du disque, de photogra¬
phier su'ccèssivenîent la
position d’un corps animé
d’une vitesse unjforme et
connue. La figure 1,
montre, au-dessus de la
tète du marcheur, l’ap¬
pareil qui sert à cet usage
et que nous appellerons
chronographe photogra¬
phique. C’est un cadran
de velours noir sur lequel
des clous brillants, dispo¬
sés en couronne, par¬
tagent la circonférence
en un certain nombre de
parties égales. Une ai¬
guille brillante tourne
continuellement au-de¬
vant de ce cadran, avec
une vitesse d’un tour par
seconde.
IKest clair que si le
' disque de Tap pa¬
reil photogra¬
phique ne faisait
qu’un tour par
seconde, on
n’aurait qu’une
image de l’ai¬
guille sur le ca¬
dran. Si le disque
fait 6 tours par
seconde, on aura
6 images, etc.
Quand la vitesse
du disque est
uniforme, les
images sont éga¬
lement espacées
sur le cadran.
Les divisions de
celui-ci permettent d’estimer aisément la fraction de
seconde correspondant à l’intervalle des images.
L’emploi de cette méthode se comprendra mieux
si l’on considère une de ses applications. La figure 2
Sauteur franchissant un obstacle. Reproduction par l’héliogravure
d’une photographie instantanée de l’auteur.