SCHÉMA A DOUBLE CIRCULATION.
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Sur le trajet d’une des artères du schéma, je dispose une
ampoulede caoutchouc fusiforme (A, fig. 62) qui jouera le rôle
d’anévrysme; celle-ci est placée dans un matras à trois tubu¬
lures, l’artère afférente traverse l’une des tubulures en t, l’ef¬
férente en t'. La troisième tubulure se prolonge par un large
tube vertical muni d’un robinet. On remplit d’eau le matras
jusqu’à ce que le niveau du liquide soit en n, et l’on fait fonc¬
tionner le schéma. A chaque impulsion du cœur, la poche
anévrysmale subit des mouvements d’expansion bientôt suivis
de retrait, et le niveau n, s’élève et s’abaisse alternativement.
Si l’on inscrit le pouls de l’artère, en amont et en aval de la
tumeur anévrysmale, on constate une grande différence dans
la forme des pulsations, ainsi que le montre la figure 63. En
amont, le pouls a une grande amplitude, le soulèvement de
l’artère est bref et suivi d’un dicrotisme placé très bas. En
aval de l’anévrysme, le pouls, très affaibli, est de forme arron¬
die et totalement dépourvu de dicrotisme.
A un moment donné, on ferme le robinet du tube
vertical : aussitôt, le déplacement du liquide étant impossible,
la poche anévrysmale devient inextensible et les pulsations,
en aval et en amont de l’anévrysme, présentent toutes deux
sensiblement la même forme (1). L’anévrysme agit donc exclu¬
sivement par l’élasticité de ses parois.
Fig. 63. — Tracés du pouls en [amont de la poche anévrysmale am et en aval de cette
poche (flv). Modifications qui se produisent suivant que l’anévrysme est extensible ou non.
Enfin, si l’on compare la forme du pouls en amont de la
tumeur dans les deux phases de l’expérience, on voit que
(1) Les légères différences qui s’observent dans les deux tracés tiennent à ce
que les explorateurs du pouls ne sont pas rigoureusement semblables enlre
eux.