228
MAISEY.
taines modifications se produisent toujours dans l’amplitude,
la forme et la fréquence du pouls, après un effort prolongé.
Ces tracés sont bien connus et j’en ai souvent représenté des
types (1) dans lesquels on peut suivre les modifications
qui se produisent pendant et après l’effort. Mais ces courbes,
recueillies sur des cylindres tournant deux fois moins vite
que celui du nouveau polygraphe, ont un aspect un peu
différent qui pourrait dérouter le lecteur non prévenu. La
figure 55 montre une pulsation du cœur C et du pouls radial R
avant un effort qui a lieu en E pendant l’arrêt du cylindre.
L’effort a duré environ 30 secondes, et dès qu’il eut cessé,
on remit le cylindre en marche; les deux tracés, cœur et
pouls, furent recueillis jusqu’à la fin de la figure.
On voit, dans la ligne du pouls, la forme des pulsations
se modifier immédiatement après l’effort : le sommet en est
plus aigu, l’amplitude moindre, la fréquence plus grande ;
mais, peu à peu, ces caractères disparaissent et le pouls
devient plus ample et plus rare qu’avant l’effort.
Dans l’interprétation de ces changements de forme, j’ai dit
autrefois (2) que, pendant la durée de l’effort, le sang est
expulsé plus abondamment des artères, par la compression
intérieure à laquelle l’aorte est soumise, dans le thorax et
l’abdomen ; que, d’autre part, le sang veineux, retenu par
l’effort aux abords des cavités thoraciques et abdominales, s’ac-
; cumule dans les veines'. Au moment où l’effort cesse, on a
donc : d’un côté, des artères flasques et à faible tension; de
l’autre, un flot de sang veineux qui se précipite dans les
grosses veines et dans le cœur droit, aussitôt que la pression
baisse dans les cavités splanchniques.
Les premières pulsations qui suivent l’effort se ressentent
de la vacuité du cœur ; mais bientôt le sang veineux rentre
dans le thorax, puis, ayant traversé le poumon, afflue au
cœur gauche avec une abondance croissante : de là, les fortes
pulsations, conséquence des ondées volumineuses envoyées par
le cœur dans le système artériel. Ces effets n’exigent pour se
produire que trois à quatre secondes, tant est rapide le pas-
(1) Voy. Méthode graphique, p. 584.
(2) Physiologie médicale de la circulation du sang, p. 296.