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MÄRET.
Il y aura donc lieu de se placer dans des conditions plus
rapprochées de celle que la physiologie nous présente, en opé¬
rant sur des vases qui ne soient pas de forme cylindrique.
Imaginons, en effet, que le liquide dont ont inscrit les chan¬
gements de niveau soit contenu dans un vase conique à base
inférieure ; il faudrait beaucoup de liquide pour produire dans
les premiers instants une certaine dénivellation, c’est-à-dire
une certaine élévation de pression ; puis, à mesure que le
vase se remplirait, son diamètre se rétrécissant, on verrait
que des afflux égaux produiraient ces dénivellations de plus
en plus importantes. Ainsi se trouveront fidèlement imitées
les conditions mécaniques que crée la tension élastique des
artères à titre de résistance à l’effort du cœur.
Mais les expériences qui viennent d’être décrites suffisent
déjà pour montrer que les variations du niveau dans un vase
soumis à la fois à des afflux intermittents et à un écoulement
continu de liquide présentent de frappantes analogies avec
celles qu’on observe dans la pression du sang, quand une
perturbation quelconque en vient changer la valeur moyenne.
La comparaison des tracés manométriques représentés ci-
dessus avec les courbes obtenues dans des conditions pure¬
ment physiques rend cette analogie évidente.
On verra, dans la suite de ce travail, que la manière dont
s établit la formation d un nouveau régime régulier permet
de discerner les cas où la force du cœur reste constante de
ceux où l’effort de cet organe se modifie pour s’adapter aux
résistances qu’il doit surmonter. (A suivre.)