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RECHERCHES SUR LA TENSION ARTERIELLE.
respondent à la pression artérielle faible : c’est le pouls fré¬
quent, fort, brusque et dicrote ; le pouls rare, faible, lent et
sans rebondissements prononcés, correspond à la pression ar¬
térielle forte. On arrivera, j’espère, à déterminer plus com¬
plètement l’état de la tension d’après les différentes formes
du pouls en analysant avec soin les forces qui entrent enjeu
dans la production de ce phénomène.
Les variations de la pression du sang ne sont qu’un cas par¬
ticulier de l’alternance des mouvements physiologiques. — On
sait que l’intermittence est le caractère obligé de tous les
mouvements physiologiques : tous présentent deux phases,
un va-et-vient ; cela résulte d’une propriété essentielle du
tissu contractile qui préside aux mouvements. En effet, un
muscle qui a fait un travail en se raccourcissant, doit revenir
à sa longueur primitive, pour pouvoir faite un nouveau tra¬
vail. Deux forces antagonistes sont toujours en présence :
l’une qui préside au raccourcissement du muscle et l’autre
qui ramène celui-ci à sa longueur première. L’oscillation
physiologique résulte de cette prédominance alternative de
chacune de ces forces.
L’oscillation existe dans toutes les fonctions physiologi¬
ques, car partout se retrouvent les deux forces antago¬
nistes. Il serait instructif d’en suivre le jeu, à travers
les différentes fonctions de la vie, dans les mouvements respi¬
ratoires, dans l’action du coeur, dans celles des muscles
ordinaires etc. On les retrouverait certainement encore dans
les actions nerveuses, sensitives et même motrices.
Des deux forces antagonistes qui produisent l’oscillation,
l’une est d’ordinaire une force élastique, dont la valeur change
avec l’étendue du mouvement déjà produit, l’autre est une
force contractile, dont la valeur change sous l’influence de
l’action des nerfs (1). Ces deux forces offrent ceci de particu¬
lier, qu’elles varient en sens contraire l’une de l’autre : ainsi,
dans un muscle non chargé, à mesure que la fibre se rac¬
courcit davantage, sa force contractile faiblit et les actions
(1) Depuis les travaux de Weber, les physiologistes tendent à rapprocher
de plus en plus la force contractile elle-même d’une force élastique.