VARIATIONS DE LA FORCE ET DD TRAVAIL DU COEUR. 173
sang veineux comme emmagasiné dans la force élastique des
parois du ventricule distendu, puis restitué, au moment du
resserrement ventriculaire pour la propulsion du sang.
Enfin, la fréquence des mouvements du cœur exerce sur le
travail une influence notable qu’il est nécessaire de définir.
Si les ondées ventriculaires conservaient leur volume en aug¬
mentant de fréquence, le travail s’accroîtrait en raison même
de l’augmentation de fréquence des systoles ; mais on
constate que le cœur, en s’accélérant, lance à chaque fois
des ondées de plus en plus petites. Cet effet tient manifeste¬
ment à ce que le temps est un facteur important dans la ré-
plétion ventriculaire ; la réplétion est de plus en plus in¬
complète à mesure que les révolutions du cœur sont plus
courtes.
C’est en échauffant graduellement le sang, qui circulait à
travers le cœur, que j’ai obtenu l’accélération du rythme de
son mouvement, et, dans ces conditions, la mesure du débit
sous une même charge et dans un même espace de temps, a
montré, qu’en s’accélérant, le cœur commence par produire
plus de travail, puisque ce travail diminue graduellement et
finit par être presque nul (1).
Ces expériences, que l’on ne peut faire que dans des con¬
ditions artificielles qui permettent de mesurer avec pré¬
cision les débits et les pressions du sang paraissent s’accor¬
der avec ce qu’on observe sur l’animal vivant ou sur l’homme,
quoiqu’on ne puisse alors estimer que très approximativement
le volume des ondées sanguines et la pression du sang dans
les artères.
(1) Voir pour les détails de l’expérience, Trav. du Lab. t. II, p. 167.