172
MAREY.
On voit que le débit du cœur pour une minute varie sensi¬
blement en raison inverse de la pression artérielle.
Pour avoir la mesure du tra¬
vail effectué, on mesure l’aire
du rectangle limité par les deux
coordonnées.
Si l’on cherche l’influence de
la pression veineuse, on voit
qu’elle a pour effet de remplir
le cœur d’autant plus complète¬
ment, que le sang arrive d’un
réservoir plus élevé. Il s’ensuit
que les ondées envoyées par le
cœur sont plus volumineuses,
et, d’après ce qu’on a vu plus
haut, que la plus grande force
possible du cœur correspond au
moment où il est le plus rem¬
pli, on conçoit que l’accroisse¬
ment de la charge veineuse soit
extrêmement favorable à la pro¬
duction du travail du cœur.
Mais on pourrait objecter que le travail effectif du cœur
consiste à élever le sang du réservoir veineux au niveau de 1
l’orifice de l’écoulement artériel et que, par le fait même de
l’élévation du réservoir veineux, on diminue la hauteur
réelle à laquelle le sang a été élevé. Cette objection ne me
semble pas valable. En effet, tant que le réservoir veineux
est moins élevé que l’orifice d’écoulement des artères, les val¬
vules ou soupapes artérielles ne sont ouvertes que pendant
l’action du ventricule (1) ; elles restent fermées pendant la
période de réplétion de celui-ci. D’autre part, au moment de
l’action du cœur, les valvules veineuses étant fermées, la
charge du réservoir veineux est sans effet sur la propulsion
du sang. Pour attribuer à cette charge une influence sur le
travail du cœur, il faudrait considérer le travail de chute du
(1) Si au contraire le réservoir veineux était plus haut que l'orifice d’écou¬
lement du tube artériel, le cœur serait traversé continuellement par le sang
qui’ coulerait des veines aux artères comme par un syphon.
Fig. 38. — Représentation graphique des
débits dn cœur sous différentes
charges artérielles.