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MARKY.
prime la fonction. Dans le voisinage de zéro, un muscle cesse
d’agir, et un appareil de Torpille ne donne plus d électricité
sensible. Si l’on chauffe graduellement ces organes, leur pro¬
priété reparaîtra graduellement, mais disparaîtra de nouveau
apx environs de 45° centigrades, et, cette fois, ce sera d’une
manière définitive : le même degré de température qui est
mortel au muscle aura tué aussi l’appareil électrique.
Pour ajouter un dernier traita la ressemblance qui rap¬
proche les fonctions électriques et musculaires, nous rappel¬
lerons que, sous l’influence de la strychnine, en même temps
que se produisent les convulsions tétaniques des muscles, il
se produit parallèlement, dans l’appareil électrique, des dé¬
charges que A. Moreau a nommées justement tétanos électrique.
Des faits dont l’exposé, précède, il résulte que l’électricité
de l’appareil des Torpilles et le travail mécanique des mus¬
cles se produisent dans des conditions physiologiques sem¬
blables. Or, cette conclusion qui, il y a quelques années,
n’eût présenté qu’un intérêt médiocre, en prend un tout nou¬
veau sous l’influence des théories modernes de l’équivalence
des forces. La Thermodynamique, nous montrant comment la
chaleur se transforme tantôt en travail mécanique et tantôt
en électricité, permet d’espérer qu’on saisira comment, sous-
l’influence nerveuse, et par l’intermédiaire de certaines ac¬
tions chimiques, se fait une production d’électricité dans l’ap¬
pareil de la Torpille, une production de travail mécanique
dans un muscle. 'u'
G’est dans la comparaison incessante de l’acte électrique
avec l’acte musculaire qu’on doit chercher la clef de ces ana¬
logies intimes. Répéter sur fappareil électrique les expé¬
riences qui ont été faites sur les muscles, tel est l’ob¬
jet du travail qu’on va lire. On y verra comment les deux fonc¬
tions s’éclairent l’une par l’autre : la connaissance de la fonction
électrique confirmant, et complétant, sur certains points, celle
de la fonction musculaire.
Depuis ces dernières années, la physiologie des muscles
s’est, enrichie de notions nouvelles, grâce à l’emploi de la
■ piéthode graphique.
La Myographie a révélé de curieux détails sur la nature de