L’ORGUE DE CHŒUR AU XIXe SIÈCLE.
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d artistes élevés et formés pour elle. Cet essai, que j’espère voir couronné d’un plein
succès, M. Niedermeyer vient de l’entreprendre en fondant à Paris une école où seront
préparés, par 1 étude du chant, de la fugue, des chefs-d’œuvre des grands maîtres des
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, tous les artistes destinés à composer les maîtrises et les
chapelles de nos cathedrales, depuis le simple enfant de chœur jusqu’au compositeur. »
Un arrêté ministériel du 1er juillet 1854 fonda trois premiers prix pour la composition
musicale, 1 orgue et l’accompagnement du plain-chant; un autre, du 14 avril 1857, dit
que des diplômes de maître de chapelle et d organiste seront, après examen, délivrés
aux élèves qui auront achevé leurs études. Et l’on prend ici sur le vif l’esprit d<
trahsation. Le Gouverne-
la plupart des maîtrises
en aider une autre, plus
la condition qu elle soit
fondation portera un
tent, car elle leur prendra
doués; sans doute, une
reviendront-ils en pro¬
chapelle, comme orga-
gieuse pourra en bénéfi-
maîtnse ne sera plus
ni de la première moitié
En ai-je si bien la
1892, à la cathédrale de
Noël, la maîtrise exécute
billotte, que, dans ce
il y a des messes avec
mandolines et flûtes,
paroisses de Paris et
liturgique de Noël et
placé par des messes
Gounod, de Laurent
e cen-
Louis Niedermeyer (1802-1861).
ment se désintéresse de
de province; il consent à
importante à la vérité, à
à Paris. A la longue sa
coup à celles qui subsis-
leurs sujets les mieux
bonne partie de ceux-ci
vince comme maîtres de
mstes : la musique reli-
cier, mais l’esprit de la
celui de l’Ancien Régime,
du XIXe siècle,
certitude? Je relève qu’en
Grenoble, le jour de
un Oratorio du P. Lam-
même diocèse, en 1900,
violoncelles, hautbois,
Dans telles grandes
d’ailleurs le chant
de Pâques est rem-
avec orchestre de
de Rillé. Je me suis
assigné comme limite la dernière année du XIXe siècle : j’ai la certitude qu’en 1928 ce
musical état de choses n’a point disparu. Pourtant, que de congrès depuis celui qui se
tint à Malines en août 1863 ! On y émit le vœu que, dans les séminaires, les études musi¬
cales fussent appliquées à des morceaux de caractère éminemment religieux, que dans
chaque diocèse fût instituée une commission liturgique et musicale à qui seraient sou¬
mises toutes les compositions destinées à être exécutées dans les églises; on décida que
serait aboli l’usage du serpent, de l’ophicléide et de la contrebasse. On.... Et, pratique¬
ment, il y avait encore en 1884 et 1885 un serpent et un ophicléide, non pas dans deux
humbles églises rurales, mais aux cathédrales de Troyes et d’Orléans, sans préjudice
d’autres. En 1904, dans une église d’Amiens, les chantres étaient accompagnés par un
ophicléide; en 1929, même usage à Herblay, à cinq lieues de Paris. Et voici pour la
musique : à Semur (Côte-d’Or), le dimanche 8 mars 1931, une fanfare locale, à 1 entrée
du clergé, joue une marche militaire, à l’Elévation sa « clique » sonne et bat aux champs,
à l’issue de la messe, c’est un pas redoublé; à Semur encore, le dimanche 11 mai de la