TIMBRE ET COMBINAISONS
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tère du morceau qu’il exécute. Il est donc indispensable
que l’organiste étudie à fond et isolément le timbre de
chacun des jeux de son orgue, et qu’il essaye ensuite
les diverses combinaisons qu’il peut obtenir avec deux
jeux, trois jeux, et davantage, afin de pouvoir uti¬
liser à propos l’expérience acquise. Les études de ce
genre, fort intéressantes en elles-mêmes, ont encore
cet avantage que le virtuose, pris d’émulation, renou¬
vellera sans cesse le mélange des jeux, pour la plus
grande jouissance de ses auditeurs. Que de combinai¬
sons possibles, déjà dans un orgue à nombre restreint
de jeux ! Quelle richesse, quelle variété dans un instru¬
ment plus complet !
Nous avons eu soin d’indiquer d’une manière géné¬
rale, à l’occasion de la caractéristique de chaque jeu,
quels sont ses associés les plus naturels ; mais nous
sommes loin d’avoir épuisé le sujet. Dans chaque cas
spécial, il y a lieu de tenir compte des propriétés parti¬
culières de l’orgue dont on se sert, de l’acoustique de
l’église, et d’une foule d’autres circonstances, en sorte
qu’en fait de combinaisons de jeux, il n’est pas possible
de donner des règles absolues. Il est intéressant de lire
ce qu’écrit à ce sujet M. R. Lœw, directeur de musique
et organiste de Bâle : «Telle combinaison de jeux est d’un
bel effet à l’église Sainte-Élisabeth, qui produit une
tout autre impression dans notre cathédrale, et récipro¬
quement. Chaque orgue demande à être étudié jusque
dans ses moindres détails. Il est vrai qu’en fait de com¬
binaisons de jeux, il existe certaines lois fondamentales
indiscutables ; mais il ne faudrait pas multiplier ces
règles à l’infini, et vouloir les rendre trop rigoureuses*,
car il arrive qu’étant données certaines particularités
acoustiques, une association de jeux qu’on serait tenté,