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DES JEUX D’ORGUE
goût. Nous estimons que l’emploi discret et sage des
jeux et registres en question peut, à l’occasion, donner
du relief à tel passage, et a donc aussi sa raison d’être
au point de vue artistique.
DES JEUX BOUCHÉS OU BOURDONS
Nous avons déjà parlé des jeux dits bouchés, et cela
d’une manière générale, en faisant la description de
tuyaux de bourdons, et en expliquant la production du
son par ces derniers ; nous reviendrons encore sur ce
sujet, à l’occasion de l’accord de l’orgue. Occupons-
nous ici plus spécialement de la caractéristique des
divers jeux qui composent la famille des bourdons, jeux
qui se rencontrent jusque dans les orgues les plus
anciennes, soit au pédalier, soit aux claviers à mains.
C’est grâce à leur timbre moelleux et nourri, que la
musique de l’orgue revêt ce caractère de dignité et
d’ampleur majestueuses qui convient à un instrument
d’église. Les bourdons ne peuvent faire défaut à aucun
orgue d’église, si petit soit-il. On distingue les divers
bourdons selon leur diapason. Citons d’abord le bour¬
don 32', appelé aussi gros- ou grand bourdon et qu’en
pays germain on nomme de préférence Untersatz.
Ce jeu de pédale produit un bruyant murmure plutôt
que des sons distincts; néanmoins, combiné avec des
16' et des 8', il donne à l’orgue une plénitude et une
majesté extraordinaires. Les grandes orgues de Paris,
Londres, etc., ont des bourdons 32' même au premier
clavier à mains. Il n’est pas rare de rencontrer ce
jeu, à la pédale, sous la dénomination de Subbass ou