DES JEUX D’ORGUE EN GÉNÉRAL
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l’anche à chaque vibration (voir fi g. 6), c’est alors une
anche battante. Pour adoucir le bruit souvent désagréable
produit par le choc répété de deux corps métalliques,
on garnit dans certains jeux les bords de l’anche avec
une peau très fine, surtout quand il s’agit de jeux à
timbre doux.
Le pavillon du tuyau, emboîté dans
le noyau par le canal V, sert à donner
le fini musical au son produit, à le
renforcer et à lui imprimer le timbre
voulu *, mais il n’est pour rien dans la
production proprement dite du ton.
Ceci ne veut pas dire que le diapason
des tuyaux respectifs soit indifférent ;
la forme et les dimensions du tuyau
sont déterminées et soumises à des rè¬
gles fixes. Le facteur Haas, par exem¬
ple, avait pour règle de choisir le pavil¬
lon d’un tuyau à anche, de telle ma¬
nière que sa résonance propre fût d’un
demi-ton plus haut que celle que l’anche
devait produire. Ainsi, pour celle de
mi j le corps devait sonner le fa ; de
même à l’anche de fa correspondait un
corps de tuyau parlant, naturellement,
le fa dièse, et ainsi de suite. Messieurs
les organistes ne regretteront pas le temps qu’ils mettront
à étudier ces particularités.
Nous croyons avoir maintenant suffisamment fait
ressortir la différence capitale qui distingue les jeux à
bouche de ceux à anche quant à leur construction et à
leur fonctionnement.
Au point de vue de la tonalité, la différence entre les