CtEÏ ET DÔÎGTÈ ÎRAftSTOSÎTEÜRS. 385
Quant à la transposition instrumentale, elle était re¬
gardée comme la musique transcendante, comme l’a¬
pogée de l’art, comme le talent des virtuoses, et comme
le désespoir de la foule. Elle était même l’écueil de l’ar¬
tiste téméraire qui, sans être doué par la nature duo
talent spécial, se lançait à transposer ; souvent il échouai!
et rendait les armes avec confusion au milieu d un
salon ou d’un concert. Mais la nouvelle méthode de la
Clef transposiirice et du Doigté transpositeur n’a pas
seulement diminué les difficultés de la transposition,
elle les a anéanties. La transposition des instruments
est devenue aussi facile que celie de la voix. Quand
une personne sait chanter, elle sait, sans étude particu¬
lière, transposer en chantant. De même, quand mes
élèves savaient jouer, en suivant la nouvelle méthode
ils savaient, sans étude spéciale, transposer en jouant.
Ainsi le talent si rare de la transposition instrumen¬
tale, réservé jusqu’ici à l’élite des artistes, est commu¬
niqué désormais à tout le monde, par surcroît et sans
enseignement; et, quand on réfléchit que cet effet sur¬
prenant s’étend à tous les instruments, on peut dire que
l’art musical a fait un progrès immense, et que nous
touchons à 1ère nouvelle d’une révolution musicale.
L’influence de la Clef transposiirice sur le clavier
mobile et immobile mérité encore d être particulière¬
ment signalée.
Le clavier transpositeur mobile avait, si j'ose ainsi
parler, tressailli de joie et d’espérance le jour de la
naissance de la Clef transposiirice, connue d’abord sous
le nom de papier transpositeur. Ce clavier, inventé vers
te milieu du siècle dernier par l’abbé Vogler, célèbre
Organiste. ^3