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LN F LU EN CE DU RYTHME SUR LE TRAVAIL
Les semailles du riz à Madagascar sont aussi rythmiques, cc La culture
du pays est l’affaire des femmes. Elles s’avancent en file, ayant à la main
un bâton pointu, avec lequel elles font de petits trous; elles mettent dans
cl s trous quelques grains de riz, puis les comblent avec leurs pieds.
Cette opération s accomplit avec une grande régularité, un rythme for¬
tement marqué, ce qui fait ressembler ces femmes à une troupe de dan¬
seuses. »
Les instiuments de travail font souvent des bruits spécifiques qui
marquent le rythme et constituent de véritables accents. Mais souvent
on a recours à des instruments spéciaux pour marquer les accents.
Les (iiecs travaillent au son de la flute et aussi les Étrusques. En
Malaisie on rame au son du tam-tam ; au Soudan et en Chine divers
travaux s’exécutent au son du tambour; au Dahomey les indigènes qui
travaillaient à la construction du chemin de fer portaient sur leur tête leur
panier de terre en marchant au pas, h la file indienne, pendant que
l’un d’eux marquait la cadence en frappant sur une pelle. Le plus sou¬
vent c est la voix humaine qui sert a marquer le rythme; les manoeu¬
vres poussent des cris monotones pour régler l’effort commun. Des
onomatopées, des refrains plus ou moins imagés, ont graduellement
évolué vers les chansons de travail, variables avec les métiers et avec
les pays, où Bücher a pu voir l’origine des œuvres des poètes et des
musiciens.
Cc n est pas seulement sur le travail physique que le rythme exerce
son influence, c’est aussi sur le travail intellectuel. Ebbinghaus, puis
Müller et Schumann ont constaté l’influence du rythme sur l’associa¬
tion des idées.
Pour être agréable, le rythme poétique doit se précipiter et se ralentir
de manière à ne pas se mettre en opposition avec les phénomènes méca¬
niques de l’attention L
1* G- M- Strattox, Experimental psychology and its bearing upon culture, 1903,
p* 233.