INFLUENCE DES EXCITATIONS VISUELLES SUR LE TRAVAIL
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Une minute après le dernier ergogramme qui n’avait donné qu’un
travail de 0kgm,21, on a fait un ergogramme avec le verre rouge; il a
donné 'J0kB1”,4.
Cette dernière expérience montre que l'excitation à une des doses les
plus favorables, donne encore un déficit de plus d’un tiers relativement
au travail exécuté sans excitant.
L’habitude des excitations intenses diminue la sensibilité et augmente
la tolérance et le besoin d’excitation. Ruskin rend bien compte de cette
tolérance au point de vue artistique : « I n prodigue d’outremer ou de
vermillon n’aime pas mieux les belles couleurs que le bon coloriste, ni
même moitié autant. Mais il se permet des excès, et alors c’est une loi
de la nature, une loi aussi invariable que celle de la gravitation, qu'il
ne pourra y prendre autant de plaisir que s il en avait usé en moindre
quantité. Son œil est surmené et rassasié, et le bleu et le rouge n’ont
plus de vie, vainement il essaie de les peindre plus bleu et plus rouge ;
tout bleu est devenu gris et devient gris de plus en plus, à mesure qu’il
en ajoute ; tout son pourpre devient brun et se fait de plus en plus
automnal et foncé à mesure qu’il l’approfondit, etc. L
La laideur des étoffes et des décorations trop voyantes ne consiste
pas dans la provocation d’un vague ennui1 2, elles réalisent une perte
matérielle.
Le vert, la couleur la plus répandue dans la nature, donne dans nos
expériences le maximum de stimulation avec le minimum de fatigue
dans un temps limité : il répond h l’optimum au sens de Grant Allen.
1. Ruskin, Elements of Drawing, § 239.
2. C. R. C. Herkenrath., Problèmes d'esthétique et de morale, p. 7; 1898.