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Il reste le vers hypercatalectique. Nous venons de voir que la
catalexe et le brachycatalexe constituent une sorte de ??wde
mineur, plus grave. L’hypercatalexe qui ajoute une syllabe,
au lieu de la retrancher, doit produire l’effet contraire. Dans les
langues, en effet, où il n’y a pas de rime féminine, Yhypercatalexe
en tient lieu.
En latin, il suffit de lire les exemples suivants :
Lenes | que sub \ noclem \ susur j ri......
Flori | bus co | ronci \ text \ tur.....
NuncJo | vem lit | emus | ,at | que o | remus | suppli | ces....
\ iclimus patriam ruentem nocte funesta.....
pour en sentir l’effet spécial.
De même que la rime féminine, elle donne au vers de la dou¬
ceur, mais une douceur plus grave. On peut dire que l’hyper-
catalexe est à la terminaison féminine ce que la base est à
l’anacruse simple.
Ces trois phénomènes analogues, rime féminine, anacruse et
base, et hypercatalexe ont donc pour résultat phonique de pré¬
parer et d’adoucir le commencement du vers ou d’adoucir sa
fin, ils lui procurent, par conséquent, plus de mollesse et de
souplesse.
Tandis que la catalexe, rendant sa fin plus abrupte, inspire la
sensation de la dureté, de la tristesse.
Tandis que la sensation, moyenne, normale, est procurée par
Y acatalexe.
»
L’acatalexe correspond au mode majeur en musique, la cata¬
lexe au mode mineur, Y hypercatalexe n’a pas de correspondant.
L’acatalexe et la catalexe existent aussi dans le vers français
sous la forme d’une réduction du nombre des syllabes lorsque
cette réduction est alternante ; c’est ce qui a lieu dans le vers dit
iambique français, où l’on fait souvent alterner le vers de huit
syllabes avec celui de douze ; la réduction est tellement forte,
qu’on a peine à y reconnaître la catalexe, et qu’on y sent plutôt
l’alternance d’un nombre différent de syllabes, de vers de
diverses longueurs ; cependant au fond cela revient au même
car l’alternance fait sentir que des syllabes ont éié retirées,
d’un vers l’un. On pourrait faire un vers catalectique plus exact,
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RYTHME