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# très forte, que le sens du 5e vers est celui du 6e se tiennent
étroitement serrés. Il y a unité strophique alternante, car, par
contre, le vers peut être discontinu aux endroits où l’harmonie
rythmique n’est pas suspendue, c’est-à-dire où le rythme con¬
tinue à courir.
Dans une formule de strophes allemande nous trouverons le
même principe.
PARAGRAPHE TROISIÈME
Application dans le poeme
Le poème, lorsqu’il forme une unité véritable, exerce une in¬
fluence sur l’élément psychique. Nous savons qu’il se compose
originairement, comme la strophe elle-même, d’une strophe, d’une
antistrophe et d’une èpode, et nous avons observé ce processus
dans la ballade, la chanson, etc., tous poèmes dits à forme fixe.
Le poëme, en effet, n’est que la strophe développée et répétée.
L’harmonie qui forme ainsi le poème est concordante dans
le poème à forme non fixe qui se déroule en vers uniformes ou
en stances uniformes, sans strophes, antistrophes et épodes,
mais dans le cas contraire elle est différée, comme dans le son¬
net et la ballade.
Le poème à forme fixe rythmique engendrera souvent le poème
h forme fixe psychique, ainsi que nous venons de l’observer sur
la strophe.
Mais de plus la forme rythmique du poème aura une grande
influence sur l’élément psychique.
Le poème sans forme fixe rythmique, ou poème à harmonie
immédiate, exprimera les sentiments calmes, ayant une grande
étendue, une amplitude indéfinie, les récits, les longues descrip¬
tions, les poèmes didactiques. Celui à forme fixe rythmique
exprimera les sentiments bornés à un seul point, d’une ampli¬
tude bornée, resserrés, mouvementés.
Plus en détail, pour ceux-ci le rythme, par son uniformité de
rimes, attirera une uniformité de pensées, un retour incessant
de sentiments, par son épode établira la résultante de tous ses
sentiments composants ; bien plus, et c’est ici que l’influence