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plement psychiques, mais qu’il y en a aussi de purement
phoniques.
La stance purement phonique peut finir par faire naître une
stance psychique, quand la richesse de la rime phonique, quand son
agencement partout uniforme et répété dans le poeme, finit par
amener le retour des mêmes mots ; c'est ainsi que nous avons
remarqué une sextine phonique à côté de la sextine psychique;
mais ici nous anticipons encore, car il s’agit d’un poème.
Mais cet effet est exceptionnel ; l’effet normal que nous ob¬
servions, c’est l'effet psychique produit par la strophe.
Tout d’abord la strophe dans sa structure élémentaire, c est-
à-dire réalisant son unité intérieure, soit par un dernier vers
clausule plus long ou plus court que chacun des précédents,
soit par une rime, résolution d’une harmonie discordante et
embrassant toutes les autres rimes, amène une pensée finale
embrassant les autres, en donnant la conclusion, en général, plus
courte, plus serrée, ce qu’on appelle le trait.
C’est une règle esthètiquede la strophe que les vers doivent être
en gradation psychique, ou que, tout au moins, la pensée, le sen¬
timent, l’image du dernier vers doivent l’emporter sur ceuxde^
autres, sans quoi il n’y a plus d’unité psychique, mais une
unité purement matérielle. Cette règle esthétique est la résul¬
tante de la règle identique phonique de la clausule ou de la
rime embrassante.
De même l’intérieur de la strophe fle doit pas se terminer, sc
compléter phoniquementau milieu; il n’y a pas de strophes à
rimes plates, si ces rimes plates se terminent au milieu de la
strophe; de même il n’y a pas de clausule au milieu de la
strophe; une strophe coupée rythmiquement en deux n’est plus
une strophe. Cette règle rythmique entraîne celle psychique
qui veut, que le sens de la strophe ne soit fini qu’à la fin, qui
défend de le terminer au milieu.
Enfin la strophe doit rythmiquement finir avec elle-même,
elle ne doit pas se continue’’ pas dans la strophe suivante ; elle
forme un tout complet. Par conséquent, pas d’élision de strophe
à.strophe ; pas de rime réalisant l’harmonie différée de strophe à
strophe. Cette disposition amène une disposition psychique
analogue, l.e sens ne doit pus enjamber d’une strophe sur l autre ;
il faut qu’à la fin de chaque strophe il soit complet.
RYTHME
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