ÉDUCATION DE NOS MOUVEMENTS
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Faites un trille, les doigts répéteront au
début leur mouvement huit à dix fois en une
seconde, puis la rapidité diminuera rapide¬
ment jusqu’à l’impuissance ; il leur faudra un
certain temps pour récupérer leur vitesse.
Les doigts qui serrent l’archet, la main qui
tient le manche, contractés en permanence se
fatiguent d’une autre manière ; l’abus du tra¬
vail ne fait pas seulement disparaître les qua¬
lités, il crée un état morbide.
Il n’est pas rare que des virtuoses soient,
en plein talent, atteints de contractures, de
crampes et de paralysies.
Il y a donc une manière de bien travailler ;
on ne peut enfreindre les lois du travail et
de la fatigue ni celles du mécanisme de nos
mouvements sans mettre notre organisme
dans un état d’infériorité manifeste. Nous
venons de rappeler les principes directeurs
qui doivent guider le travail et le perfection¬
nement de nos mouvements, nous allons
maintenant voir comment nous adaptons
ceux-ci au jeu de l’instrument. A ce sujet
nous devons entrer dans quelques détails
et nous classerons nos observations d’après
les qualités qui caractérisent le violoniste.