LES ÉCHELLES
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et que les influences européennes n’ont pas encore modi¬
fié leur sensibilité musicale. Le cas est malheureusement
rare, et il ne faut pas se dissimuler qu'à mesure que l’exten¬
sion des observations phonographiques permet de déter¬
miner exactement les acuités des mélodies primitives,
1 exportation des phonographes et des accordéons tend
à les ramener à un standard uniforme.
On trouvera dans Walîaschek (passim) toutes les indi¬
cations utiles pour l’étude des musiques primitives et à la
page 75 du livre de Stumpf (Die Anfänge, etc.), une biblio¬
graphie des recueils phono graphiques, les seuls qui puissent
donner — sans les donner toujours — des renseignements
objectifs sur les variations des échelles.
2. Les échelles instrumentales ; la division
de l’octave en majeure et mineure
*
L’apparition des instruments entraîne deux résultats
importants :
1° D’une manière générale, création des échelles fixes ;
2° Dans certains cas particuliers, introduction des har-
moniques.
v Ce second résultat n’intervient qu’à partir du moment
oh les instruments dont on se sert comportent des harmo¬
niques dont on puisse tirer parti pour la production
des sons ; or, c’est là un fait relativement récent. Nous
réserverons donc la question, nous en tenant à celle de
la fixation des échelles qui marque dans la musique une
évolution capitale.
Plaçons-nous — nous sommes dans le domaine de la pure
hypothèse — à une époque antérieure à tous les instruments
connus, et cherchons les réactions possibles de l’homme
qui le premier a constaté qu’on peut faire varier le son
émis par un roseau en y perçant des trous, ou bien obtenir