166 TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE
et la vitesse se différencier comme si, tenant réelle¬
ment des fils élastiques d’une fluidité extraordinaire
entre les deux mains, chaque main était renseignée
d’une façon absolue sur ce qui doit se passer dans
l’autre.
On peut dire que dans cette identification des sen¬
sations manuelles, l’éloignement qui a existé entre
les deux hémisphères cérébraux lorsque les repré¬
sentations visuelles, les sensations et les mou¬
vements se sont produits en écho, disparait. Les
deux hémisphères sont reliés comme les deux
mains.
Il y a sans doute ici des influences des plus sub¬
tiles en jeu, dont on retrouve aussi les effets, notam¬
ment, dans les attitudes complémentaires justes où
l’abaissement et le redressement des doigts mainte¬
nus un peu recourbés, s’effectuent sur une plan-
chetle interposée. Car si les doigts complémentaires
gauches se redressent en s’abaissant, leurs mouve¬
ments prennent un caractère qui contraste avec
celui des mouvements ascendants réalisés simulta¬
nément par les doigts droits. Il semble que, précisé¬
ment, de ce contraste (si les phénomènes cérébraux
les enregistrent pour la conscience) naisse une
harmonie parfaite des déplacements des doigts,
dans lesquels on ne sent plus ni impulsion ascen¬
dante avec resistance à la pesanteur, ni impulsion
descendante avec transmission de la pesanteur : il y
a liberté absolue des mouvements en tout sens. On
pourrait dire que les mouvements sont transformés
comme s’ils étaient transmis dans une autre atmos¬
phère, dans une atmosphère qui fait naître d’autres