LES RÉCRÉATIONS SCIENTIFIQUES.
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Si Ton expose aux rayons du soleil une carafe pleine d’eau
posée sur une table, et que Ton place la tête d’une allumette
chimique dans la portion la plus brillante de la caustique formée
par les rayons réfractés, l’allumette ne tardera pas à s’enflammer.
L’expérience réussit parfois avec le soi eil d’octobre, à plus forte
raison dans les temps chauds.
Les carafes d’eau placées pendant l’été dans des circonstances
favorables peuvent devenir ainsi la cause d’incendies spontanés.
Voici un fait authentique qui nous a été communiqué par un
témoin digne de foi : «‘ En 1886, au mois de juin, entre
11 heures et midi, j’étais à déjeuner dans une modeste auberge
du village d’Ougney (Jura). La fenêtre était ouverte, le soleil
donnait en plein sur une partie de la table sur laquelle se trou¬
vait placée une carafe pleine d’eau, ayant une forme sphérique.
Tout à coup, je vis la nappe fumer et brûler : la carafe faisait
fonction de lentille, et bientôt il y eut sur la nappe un trou
large comme une pièce de 20 centimes. J’appelai l’aubergiste
pour lui montrer le phénomène; elle ne voulut pas en croire
ses yeux, alors je déplaçai légèrement la carafe et je fis, par la
combustion, un nouveau trou sur la nappe à côté du premier. »
Cette expérience pourrait être exécutée en enflammant un mor¬
ceau d’amadou.
LES MIROIRS CONCAVES ET CONVEXES
La cafetière d’argent. — Je parcourais un jour les galeries
du Conservatoire des arts et métiers à Paris, alors qu’elles sont
ouvertes au public et que la foule y afflue; le nombre des visi¬
teurs qui se pressaient dans le cabinet d’optique devant les
curieux miroirs concaves et convexes, où les objets se déforment
et prennent un aspect si singulier, était si considérable, que les
gardiens devaient faire défiler méthodiquement les curieux afin
d’éviter les cohues.
C’étaient des rires de joie de la part des enfants, des cris à
n’en plus finir, quand ils apercevaient l’image de leur visage,