LÀ LOGIQUE ET LA LINGUISTIQUE
La Logique vulgaire (laquelle suffit pourtant
à peu près pour l’examen des raisonnements
qui tendent à la certitude) est renvoyée aux
écoliers et l’on ne s’est même pas avisé de
celle qui doit régler* le poids des vraisem¬
blances... Tant il est vrai que nos fautes...
viennent du mépris ou du défaut de l’art de
penser.
Leibniz, Essai de Théodicée, 34.
« Le langage exige que nous établissions entre nos idées les mêmes
distinctions... qu’entre les objets matériels. » Cette phrase de
M. Bergson définit très bien l’ordre objectif de la pensée.
En fait, la Logique et la Grammaire se sont serviès de la même
terminologie, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
L’observateur, c’est le sujet; la chose observée, c’est l’objet, dans
la Logique comme dans la Grammaire. Dans les deux sciences, les
transformations, spontanées ou passives, des sujets et des objets sont
«aisies par le verbe cïY adverbe, leurs qualités durables et leurs états
assagerssont exprimés par Y adjectif, etc. Ainsi la Logique classique
de Sigwart distingue le sujet et l’objet absolument comme la Gram-
1. Communication faite au deuxième Congrès international de Linguistique à
Genève le 26 août 1931.
Les études de l'auteur sur la formation de nos idées ont commencé par
l’observation du développement des idées de ses enfants. Ces études plutôt
psychologiques se complétèrent ensuite par des recherches et des cours de
linguistique française dont le principe était de combiner à chaque pas le point
de vue historique et le point de vue géographique. Le résultat a été publié,
en 1923, dans Altfranzösisches Elementarbuch (Velhagen et Klasing). M. Guerlin
de Gder en a traduit une partie en français, mais n’a pas réussi à trouver un
éditeur pour publier cette traduction. En 1926, les études précitées sur Informa¬
tion de nos idées ont été publiées dans Les Idées, leurs Rapports et le Jugement
de l’Homme (Genève, Olschki). Depuis, l’auteur a essayé de suivre Leibniz et
d’étudier une langue à écriture idéographique. A cet effet, il a choisi le japo¬
nais. La présente communication est un résumé de ces études qui viennent de
paraître in extenso sous le titre : Schule der Abstraktion und der Dialektik
(Munich, Ernst Reinhardt, 1932).