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pendule dont les oscillations correspondent exactement aux battements; ac¬
cordez ensuite le diapason que vous voulez mettre à l’unisson du type, et
pour vérifier l’exactitude de l’opération, voyez si les battements du diapason
auxiliaire restent les mêmes que pour le diapason-type. Si le nombre des
battements coïncide, la justesse est irréprochable.
M. Cavaillé donne ensuite des notions fort exactes sur le tonomètre de
Scheibler et sur celui que M. Wœlfel a construit d’après sa méthode. Parmi
d’autres travaux relatifs à la fixation du ton, il est étonnant qu'il cite un
Mémoire de M. Vincent sur la Théorie des battements, sans dire que c’est un
simple extrait du travail de M. Lecomte, qui avait traduit de l’allemand et
rendu aussi intelligible que possible à des lecteurs français le travail original
de Schleiber. J’étais aussi quelque peu surpris en lisant l’article de M. Ca¬
vaillé qu’il n’eût pas dit un mot des articles insérés par moi dans la Gazette
Musicale de 1856, mais dans le tiré-à-part, M. Cavaillé a réparé cet oubli en
annonçant avec beaucoup de bienveillance l’opuscule intitulé : De T Unité
tonique et de la Fixation du diapason universel, dont il avait reçu un des
premiers exemplaires.
Une des parties les plus importantes de la brochure de M. Cavaillé est le
Tableau comparatif des nombres de vibrations du ton des instruments. D’une
part, il est moins complet que celui dont je donne ici une seconde édition,
mais de l’autre il contient des choses qui ne se trouvent pas dans le mien.
Ainsi trois colonnes offrent le nombre des vibrations des trois ut de 8, de 4
et de 2 pieds ; une autre celui du la tempéré sixte du 2 pieds, et enfin une
dernière présente les différences d’un diapason à l’autre, calculées en demi-
tons et fractions de demi-tons.
Plus loin M. Cavaillé propose la fixation du diapason telle qu’il me l’avait
indiquée. (Voyez l’opuscule, p. 129, dernier alinéa.) Voici quels seraient les
avantages du nombre 888 par lui proposé •-
1° Ce nombre est la moyenne des diapasons dont on a fait usage depuis le
commencement de notre siècle; il est plus haut de huit vibrations que celui
de Stuttgard (880), et plus bas de huit que ceiui de l’Opéra de Paris (896);
2° Il concilie les exigences de la physique et les besoins de l’art musical.
3° Il met le la tempéré des musiciens avec le la géométrique des physi¬
ciens dans le rapport de 888 à 880;
4° Il donne la facilité, en calculant Yut de 32 pieds à 33 vibrations, d’avoir
tous les ut en nombres entiers, ainsi qu’il suit :
Longueur des tuyaux. 32 pieds 16 » 8 » 4 * 2
ut » ut » ut » ut » ut
Vibrations par seconde. 33 » 66 » 132 » 264 » 528
LA tempéré ou DIAPASON: 888.
« Ces nombres entiers...., dit en terminant M. Cavaillé, auraient le dou¬
ble avantage de consacrer la tonalité moderne et de faire cesser l’incertitude
notable qui existe entre le ton des physiciens et celui des musiciens. Ce