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pour les voix et qu’elles se conservent davantage
par suite de cette mesure ? J’ose prédire qu’il en
arrivera tout comme en 1824 Je ne crains même
pas d’aller plus loin et de parier qu’il y aura des
chanteurs qui, mécontents de l’abaissement d’un
quart de ton, exigeront de l’orchestre la transpo¬
sition ; or, comme celui-ci ne peut transposer à
quart de ton, il élèvera l’air d’un demi-ton, et le
chanteur exécutera réellement un quart de ton
plus haut qu’il ne lui fut arrivé si l’on eût laissé le
diapason tel qu’il était.
Beau résultat !
On dit maintenant (20 décembre 1858) que la
commission , après avoir entendu plusieurs fac¬
teurs d’instruments et plusieurs chefs d’orchestre,
pense à revenir sur ce qu’elle a fait. Ce parti serait
assurément fort sage.
Mais alors que fera-t-on ? Laissera-t-on au la
français, ou pour mieux dire au la de Paris, ou
mieux encore au la de l’Opéra, ses 492,04 vibra¬
tions, sans s’inquiéter de donner à ce nombre une
base autre que son existence actuelle, et le caprice
qui a voulu que depuis quelque temps il se main¬
tînt autour de ce chiffre?
M. Aristide Cavaillé-Coll me faisait remarquer
à ce sujet qu’en attribuant au tuyau de trente-
1 Voyez plus haut, pages 65, 76 etsuiv.
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