— i23 —
multiplier la valeur de mi, par §| et ainsi de suite pour toutes
les gammes bémolisées.
La gamme que nous venons d’examiner est la gamme dite
des géomètres ou des physiciens ; elle est loin d’être acceptée
par les musiciens, et avec raison, car l’exactitude des rapports
qui la constitue, si elle était exactement observée, nous amè¬
nerait inévitablement à jouer beaucoup plus faux encore qu’on
ne le fait aujourd’hui. Voici quelques-unes des raisons• qui
nous obligent de nous écarter de la gamme des physiciens.
Tous les musiciens savent qu’entre deux sons à l’intervalle
d’un ton, comme ut et ré par exemple, on établira une différence
assez sensible entre ut dièse, que l’on rapprochera instincti¬
vement du ré, et de ré bémol, qui semble attiré vers ut.
Il est naturel que nous ne parlons pas ici des instruments à
son s fixes. Cette distinction pratique provient de ce que l’oreille
conçoit mieux les tendance s résolutives de ut dièse sur ré, et de
ré bémol sur ut, en exagérant la petitesse de l’intervalle qui
les sépare. Ce fait, admis par tous les musiciens, est rejeté par
les physiciens et les géomètres ; ceux-ci exigent ré bémol plus
élevé que ut dièse.
En effet, nous avons, d’après la théorie qui précède, et en
supposant ut = 1, ré = f :
9 24 216 27
pour ré bémol; g X 25 = 2ÖÖ ~ 25
25
pour ut dièse : 1
En réduisant en fractions décimales, nous avons :
pour ut 1.00000 vibrations,
ut dièse 1.04166 »
ré bémol 1.08000 »
ré 1.12500 »
ce qu’un musicien ne peut admettre.
15