voix de l’homme et des mammifères. 95
raient être produits par une même ouverture de glotte, en forçant légèrement le
vent, ce qui paraît parfaitement d’accord avec les conditions exigées par la voix
de tête. On retrouve, en effet, dans les sons du second registre de la voix humaine,
le caractère flûte des harmoniques des tuyaux.. On explique la possibilité de pro¬
duire deux sons, le son fondamental et l’harmonique ; fait observé par Garcia sui¬
des Baskirs.
Enfin, les cartilages cunéiformes auraient leur raison d’être : ils formeraient,
en effet, dans certains cas, un petit canal qui mettrait les ventricules en commu¬
nication avec 1 air situé au-dessus du larynx, pendant la jonction des aryténoïdes
et le rapprochement des cordes vocales supérieures. Us agiraient donc, dans la
voix de fausset, comme les trous dans les instruments à vent (1).
Du chant.
L’organe vocal peut produire tous les sons possibles, contenus toutefois dans une
certaine limite qui constitue Yétendue de la voix.
Les sons peuvent monter ou baisser d’une manière continue, comme ceux de la
sirène. Cet effet a lieu dans les cris de l’homme , lorsqu’ils expriment la douleur
ou certaines émotions profondes; dans le hurlement ou le cri plaintif du chien.
C est ce même phénomène qu’on désigne en musique par le mot détonner , par
analogie avec celui que manifeste une corde qui vibre pendant qu’on la détend.
Dans la parole, le son change de ton avec l’effet qu’on veut produire , et c’est en
variant convenablement l’intonation que les orateurs , parfois, remuent si profon¬
dément leur auditoire. Cette variation du ton, dans le langage articulé , donne
1 accentuation qui, avec le timbre , diversifie si bien les hommes. L’accentuation
est l’effet de l’habitude, de l’éducation et de l’idiome.
Les sourds-muets de naissance qui parviennent à parler, prononcent tous les mots
sur le même tou.
Le chant, enfin, consiste à produire des sons ayant entre eux les rapports dé¬
terminés de la gamme. Ce n’est qu’avec un grand exercice du larynx que les per¬
sonnes , douées d’ailleurs d’une bonne organisation musicale , parviennent à dis¬
poser instantanément toutes les parties de leur organe pour un ton donné.
Du timbre de la voix. — Le timbre, au caractère duquel on reconnaît la
personne qui parle , paraît dépendre des vibrations des divers éléments de l’appareil
vocal, et peut changer avec les dispositions très variées qu’on arrive à leur donner.
C’est ainsi que certains individus, doués d’une certaine souplesse d’organe, peuvent
imiter plusieurs voix.
Lorsqu’aux sons vocaux s’ajoutent les vibrations de l’air , du pharynx , de la
bouche et des fosses nasales plus ou moins fermées , celles de la glotte , de l’épi¬
glotte, des replis épiglottiques, du voile du palais plus ou moins abaissé, on obtient
(1) Didaï et Pétrequin , dans leur mémoire sur le mécanisme de la voix de fausset, formu¬
lent leur théorie en ces termes : « Pour donner les sons de fausset, la glotte se place dans un état
tel que les cordes vocales ne puissent plus vibrer à la manière d'une anche. Son contour représente
alors l’embouchure d'une flûte ; et, comme dans les instruments de ce genre, ce n’est plus par les
vibrations de l’ouverture, mais par celles de l’air lui-même que le son est produit, t f Foy. année
1 s41, p. 135, Gaz. mr'd. de Paris.)