DE DA VOIX.
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organes. Si, partant d’un son correspondant, par exemple, à 500 vibrations par
seconde, on monte progressivement jusqu’à un autre son produit par 1,000 vibra¬
tions, on éprouvera les mêmes sensations qu’en parcourant l’intervalle entre
1,000 et 2,000 vibrations par seconde, pourvu que, dans cette seconde période,
les sons successifs restent avec ceux de la première série dans le même rapport
de 1 à 2.
Lorsque deux sons résultent exactement du même nombre de vibrations, ils
sont à l’unisson. Quand le rapport de leurs vibrations est 2, ils sont à l'octave,
parce que les musiciens ont divisé en huit parties, ou tons, l’intervalle de ces deux
sous pour former la gamme. Les expériences les plus précises assignent aux sons
d’une gamine les rapports suivants, relativement à leurs nombres de vibrations :
1 9/8
5/4
4/3 3/2
5/3
15/8 2
ut, ré,
mi,
fa, sol,
la,
si, ut.
Son fondamental.
Tierce.
Quinte.
Octave
Les intervalles peuvent être facilement définis par les rapports des vibrations.
Ainsi, on dit souvent le son 1 et le son 2, pour désigner des octaves, le son f pour
désigner la quinte, etc.
Quelles que soient les valeurs absolues de leurs vibrations, les sons formeront
une gamme et procureront les mêmes sensations, si les rapports précédents sont
conservés.
Les musiciens ont encore introduit, entre les sons de la gamme, des demi-
intervalles ou demi-tons.
Valeur absolue des sons; limite des sons perceptibles.
Il résulte dés expériences de Savait (I) et de celles de Desprelz (2) que la limite
des sons perceptibles ne dépend que de l’intensité de la vibration nécessaire pour
faire osciller l’organe de l’ouïe, et que, pour les sous graves, deux vibrations
paraissent suffisantes pour caractériser le son. Pour les sons aigus, Despretz a pu
percevoir dessous produits par des diapasons et correspondant à 73,000 vibrations
par seconde.
Les physiciens adoptent comme unité et désignent par uti le premier ut de la
basse et du piano à six octaves el demi. Le diapason normal qu’ils emploient est
celui qui correspond à l'ut de la quatrième corde du violon, ou uh, et qui fait
512 vibrations par seconde. Ce nombre fixe a été adopté en même temps que la
vitesse du son, 1,024 pieds anciens par seconde à 0", qui sert à tous ies construc¬
teurs d’orgues qui ont conservé les anciennes mesures.
Ce nombre, 1,024 pieds, diffère peu de 333 mètres, et offre un grand nombre
de diviseurs, qui rendent son usage plus facile dans la pratique. Le son de
512 vibrations par seconde a pour longueur d’onde 2 pieds.
Si l’on multiplie 512 par les intervalles de la gamme, on aura la valeur absolue
des sons d’une gamme dont la note fondamentale serait Y ut de la quatrième corde
du violon.
Pour ies gammes suivantes, il suffira de multiplier les valeurs obtenues précé¬
demment par 21, 2â, 2r>, etc., c’est-à-dire par les différentes puissances de 2.
fl) Ann. de physique et de chimie, lre série, t. XL1V, p. 327.
(•2j Comptes-rendus des séances de l\\c. des se. de Paris, t. XX.