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DE LA VOIX.
tites (1). L échancrure du bord supérieur de ce cartilage est plus profonde chez
1 homme ; chez ce dernier la pomme d’Adam est plus saillante, et l’angle sous lequel
les deux moitiés du cartilage se rencontrent est plus aigu. Chez la femme, les ven¬
tricules de Morgagni sont plus petits; les cordes vocales sont plus courtes et plus
étroites.
C est surtout dans les dimensions de la glotte que les deux sexes présentent des
variétés remarquables. D’après Huschke (2), chez la femme, la longueur de la glotte
est de 6 lignes; elle est de 11 lignes chez l’homme.
II. Dans Y orang-outang, 1 épiglotte est courte, très concave à sa base, tronquée
et échancrée; les cartilages aryténoïdes sont plus petits que dans l'homme, et
les cunéiformes sont plus grands. Les rubans vocaux sont libres et tranchants;
1 ouverture du ventricule est ovale et très large. Le ventricule lui-même est une
grande cavité ovale, large en tous sens, divisée en deux parties par une demi-cloison.
La partie supérieure de cette cavité communique par un trou percé entre le cartilage
thyroïde et l’os hyoïde, avec un grand sac membraneux situé dans la gorge (3). ties
deux sacs sont accolés, mais ne communiquent pas l’un avec l’autre.
Dans plusieurs singes de l’ancien continent, l’os hyoïde forme un bouclier
bombé qui sert à protéger le commencement d’un sac membraneux simple , qui
communique avec le larynx, par un trou situé entre la base de l’épiglotte et le
milieu du bord antérieur du cartilage thyroïde.
Parmi les singes du nouveau continent, c’est dans Yalouate ou sapajou hurleur
qu’on trouve la disposition la plus remarquable. L’os hyoïde, bombé en forme de
vessie arrondie, offre une ouverture large et carrée. Le larynx a la forme ordi¬
naire de celui des sapajous, et chaque ventricule communique avec une poche
membraneuse qui se glisse entre l’épiglotte et l’aile contiguë du cartilage thy¬
roïde pour se porter vers l’os hyoïde. Il résulte de cette conformation, que
1 air qui a passé entre les cordes vocales pénètre en partie dans la cavité osseuse
et élastique de l’os hyoïde, et c’est la résonnance qu’il y éprouve qui donne à la voix
de ces singes le timbre spécial qui la caractérise. Si l’on en croit les récits de quel¬
ques voyageurs, les cris de ces animaux se font entendre à plus d’une demi-lieue ;
ils sont véritablement effrayants et on les a comparés au bruit que déterminerait
l’écroulement des montagnes. C’est surtout au lever et au coucher du soleil, ou
bien a l’approche d’un orage, que les aiouates poussent des hurlements : ils y ont
quelquefois recours aussi pour éloigner leurs ennemis.
ÏIL Les carnassiers présentent de grandes différences dans la conformation du
larynx.
Dans le genre amis, l’épiglotte est triangulaire; les cartilages cunéiformes sont
saillants en dehors et présentent la forme d’un S italique ; les aryténoïdes sont
effacés et fourchus; les rubans vocaux bien tranchants, bien libres; les ventricules
profonds.
Dans le genre felis (lion, tigre, panthère, lynx, chat commun), les ligaments
antérieurs de la glotte sont séparés de l’épiglotte par un sillon large et profond de
chaque côté ; ils sont très épais. Les ligaments postérieurs ne sont ni libres ni trait-
(1) Huschke, Splanchnologie, p. 225.
(2) Loc. cit.
(3) Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, t. VIII, p. 780.