L'ACOUSTIQUE.
tibles, et il serait téméraire d’aflirmer qu’elle est arri¬
vée au dernier terme de son développement.
Toutefois, ici encore, nous retrouvons quelques lois
générales qui semblent avoir guidé les artistes à leur
insu, et qui dérivent naturellement de celles que nous
avons établies précédemment. Elles font comprendre
la nécessité philosophique des règles auxquelles a con¬
duit un tâtonnement séculaire.
Ainsi la formation des accords multiples repose sur les
mêmes principes que celle des intervalles consonnants.
Il faut que les trois intervalles entre les trois notes qui
composent un accord triple, soient séparément conson¬
nants pour que l’accord le soit aussi. En considérant les
intervalles qui’existent dans les différents accords, on
peut les classer par degrés de consonnance.
La différence des modes majeur et mineur réside peut-
être dans les sons résultants qui naissent de la com¬
binaison de trois notes. Dans les accords majeurs, les
sons résultants ne sont que des répétitions des notes
données dans les octaves plus graves. On trouve que,
dans les accords mineurs, il n’en est plus de même :
les sons résultants y sortent de l’harmonie et ils for¬
ment entre eux des accords majeurs qui accompagnent
en sourdine l’accord mineur. Cette intervention d’un
élément étranger, et peut-être aussi les battements très-
faibles des sons résultants de deuxième ordre, donnent
aux accords mineurs quelque chose de voilé et d’indé¬
cis que tous les musiciens ont senti sans pouvoir s’eu
rendre compte.
Dans le tableau qui suit, les accords majeurs et mi¬
neurs sont figurés par des blanches, les sons résultants