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I.’ACOUSTIQUE.
théorème de Fourier, un des plus féconds (jue possède
l’analyse; mais nous devons nous borner à l’énoncer
ici. 11 en résulte que si le timbre dépend de la forme
des vibrations, cette forme dépend à son tour des har¬
moniques, de sorte qu’en définitive le timbre nait de la
superposition de sons simples. Ce n’est point là une
fiction mathématique, une définition subtile dénuée de
toute réalité physique : l’expérience confirme ces dé¬
ductions de la manière la plus frappante.
Pour bien comprendre ce que c’est qu’un mouve¬
ment composé, reportons-nous encore une fois aux on¬
dulations d’une surface liquide. L’eau est agitée par
deux pierres tombées en deux endroits différents; il y
a donc deux centres d’ébranlements d’où se propagent
deux systèmes de bourrelets circulaires et concentriques
qui finiront par se rencontrer et se pénétrer, mais que
l’œil pourra suivre encore après leur rencontre. C’est
surtout au bord de la mer qu’il est facile de faire des
observations de ce genre. Les lames qui arrivent du
large et qui se reconnaissent à leurs crêtes couronnées
d’une écume blanchâtre, atterrissent dans une succes¬
sion fort régulière ; réfléchies dans plusieurs directions
suivant la configuration de la côte, elles reviennent en
arrière et s’entre-croisent obliquement en tout sens. Un
bateau à vapeur qui passe laisse derrière lui deux traî¬
nées divergentes de vagues tumultueuses; un oiseau de
proie, qui plonge pour attraper un poisson, fait naître
une suite de petites ondes circulaires qui cheminent à
travers cette confusion générale. 11 est rare qu’un ob¬
servateur attentif ne puisse pas débrouiller et suivre
dans ce pèle-inèle chaotique les divers mouvements