RÉFLEXION Dü SON.
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La terreur panique qui s’empara des Gaulois, près
du temple de Delphes, dont le dieu Pan avait pris la
défense, est attribuée à l’effet des échos. Mersenne
rapporte à ce sujet une autre histoire. « Les Persans,
dit-il, ravageant la Grèce et le pays des Mégaréens,
s’étant adressés à un écho durant la nuit sombre, crurent
que c’était l’ennemi qui répondait en cris dolents, et
attaquèrent rudement une roche résonnante, sur la¬
quelle ayant lancé toute la furie de leur courage et
de leurs dards, ils furent pris le lendemain et emmenés
captifs. »
Une autre analogie remarquable du son et de la lu¬
mière consiste dans la réfraction que les rayons so¬
nores subissent comme les rayons lumineux lorsqu’ils
passent d’un milieu dans un autre. Une cuiller que
l’on trempe dans un verre d’eau semble se déformer ;
on dirait qu’elle se brise au niveau du liquide ; c’est
un effet de réfraction. Les rayons qui sortent de l’eau
dans une direction inclinée se réfractent, c’est-à-dire
changent de direction au moment où ils pénètrent
dans l’air; la déviation est d’autant plus grande que
l’incidence est plus oblique. Les effets des prismes et
des lentilles reposent sur les réfractions successives
que la lumière éprouve en passant d’abord de l’air
dans le verre, puis du verre dans Pair; on travaille
les surfaces du verte de manière à obtenir toutes
les déviations voulues.
Les rayons sonores éprouvent des déviations sem¬
blables au moment où ils changent de milieu. M. Ha-
jecli l’a constaté de la manière suivante. Il a fait faire
un trou dans le mur de séparation de deux chambres