RÉFLEXION OU SON. - 105
Considérons d’abord le ras où le son revient au point
même d’où il est parti. L’observateur est alors en N ; il
entend sa propre voix: d’abord au moment même où il
l’émet, puis de nouveau après que le son a parcouru
deux fois la distance MN. Or il fjut au moins 1 dixième
de seconde pour prononcer une syllabe, et encore
faudrait-il parler très-vite ; en moyenne, on ne pro¬
nonce pas plus de cinq syllabes en une seconde. Si
donc l’obstacle est trop rapproché de l’observateur,
la première syllabe reviendra avant qu’il ait pu pro¬
noncer la dernière, il y aura confusion, l’écho ne répé¬
tera que les dernières svllabes ou même ne se produira
pas du tout.
Nous avons vu que le son fait en moyenne 540 mè¬
tres par seconde; en 1 dixième de seconde, il fera donc
54 mètres, et 68 dans 1 cinquième ou 2 dixièmes de
seconde. Un obstacle, éloigné de 54 mètres en ligne
droite, nous renverra donc le son après 1 cinquième de
seconde, car le son mettra 1 dixième de seconde pour
aller et I dixième pour revenir. Cette distance suffira
pour obtenir un écho monosyllabique, c’est-à-dire la
répétition d’une seule syllabe. Pour la prononcer, il
fallait 1 cinquième de seconde; au moment où je pro¬
nonce la fin de ma syllabe, le commencement a déjà eu
le temps de revenir, puisque le son met 1 cinquième de
seconde à franchir deux fois la distance de 54 mètres ;
le reste revient ensuite dans l’ordre où il a été pro¬
noncé, et au bout d’un nouveau cinquième de seconde,
le retour de la syllabe est accompli. Si l’obstacle est
plus près que 54 mètres, le son réfléchi empiète déjà
sur le son articulé, ils se mêlent et se confondent; si