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Chlumsky, La forme actuelle de l’appareil Lioret.
commande les deux mouvements. Le sillon du rouleau phono¬
graphique, passant sous le saphir du levier, l’attire par ses creux,
le repousse par ses reliefs et lui fait ainsi répéter sa forme, à lui et
au levier tout entier. L’image de cette forme répétée également
par la pointe se dessine, agrandie, sur le papier noirci (fig. 8).
Pour avoir une reproduction fidèle de la forme du sillon,
il faut que la rotation du cylindre soit très lente ; autrement le levier
se mettrait à vibrer pour son propre compte et altérerait le tracé.
Pour se rendre compte de la précision avec laquelle le levier tra¬
vaille, il suffit de transcrire deux fois un même enregistrement et
de mesurer les tracés obtenus. L’accord des mesures donnera des
renseignements utiles sur ce point (v. R e m a r q u e s , 1. c.).
D’après ce qui vient d’être dit, on voit que le maniement de
l’appareil n’est pas difficile. En outre l’usage montre que le
fonctionnement en est régulier et sûr et que c’est un bon outil de
plus pour l’étude de beaucoup de questions qui intéressent la
phonétique linguistique et médical. Jusqu’à présent on s’en est
servi pour examiner des tracés de diapasons (M. Rousselot,
Critique d’expériences,Revue de Phonétique,
1911, fascicule 3e), pour mesurer la durée, la hauteur musicale et
l’intensité, pour comparer deux appareils (Chlumsky, Com¬
paraison des tracés du phonographe et du
petit tambour, Revue de Phonétique, 1912,
p. 213), pour étudier le timbre (M- Gutzmann, Untersuchun¬
gen über das Wesen der Nasalität, Archiv für
Laryngologie, tome 27, fascicule 1, où l’auteur décrit sa
méthode de correction des tracés soumis à l’analyse mathématique;
voir aussi V o x 1913, p. 35 et s.) et il y a d’autres travaux en
préparation pour lesquels l’appareil apporte des données utiles.
Il va sans dire que son emploi a ses limites. Il ne faudra pas lui
demander plus que le phonographe ne peut donner et ceci, comme
on sait, n’est qu’une petite portion de la phonétique. Pour le
reste il faudra recourir à d’autres appareils, notamment à
l’appareil enregistreur et l’appareil de M. Struycken. Néanmoins,
on lui saura toujours gré s’il permet d’utiliser aisément ce que le
phonographe nous donne.