LÉSIONS DE L’ORIFICE AORTIQUE. 119
Duroziez, que l’on regarde comme un signe patho¬
gnomonique de l'insuffisance aortique.
Dans cette lésion, —ce qu’on n’observe pas dans
les autres affections cardiaques, — les malades
sont pâles et souvent tourmentés par des vertiges,
ce qu’on attribue à de l’anémie encéphalique, l’aorte
recevant moins de sang qu’à l’état normal, puis¬
qu’une partie de celui qui lui est destiné reflue dans
le ventricule. L’anémie peut aller jusqu’à la syn¬
cope et, quelquefois même, jusqu’à la mort subite.
Enfin, il faut ajouter que les symptômes con¬
gestifs des maladies de cœur (œdème des jambes,
ascite, congestion du foie, etc.), sont beaucoup
plus rares et plus tardifs, dans l’insuffisance aorti¬
que, que dans toute autre lésion cardiaque. La
figure 69 (p. 91) rend très bien compte de ce fait,
car elle montre que le flux rétrograde, qui se pro¬
duit à l’orifice aortique D, ne peut retentir sur la
veine cave et l’engorger, qu'après avoir, au préa¬
lable, forcé l’orifice mitral A, dilaté l’oreillette
gauche, congestionné le poumon (petite circula¬
tion), forcé à son tour l’orifice tricuspide B et di¬
laté enfin l’oreillette droite.
§ 2. — Rétrécissement aortique.
Bien plus rare que l’insuffisance, le rétrécisse¬
ment aortique se traduit par un bruit de souffle au