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ELIMINATION DE l’aZOTE DU PHOSPHORE.
rapide, considérable et prolongée du poids, même en l'absence de toute ano¬
rexie... Chaque diminution de poids s’accompagne d'une élévation dans la quan¬
tité d'urine et particulièrement de ses éléments constants, azote, phosphore...
donc les toxines constituent des poisons nutritifs cataboliques. La perte de
la substance organisée est la plus intense pour la botuline, ensuite pour la
toxine diphtérique, enfin pour la tétanine»... La toxine diphtérique> dit l’auteur
dans un autre endroit de cet ouvrage «ne parait pas exercer d’action immé¬
diate sensible sur l'élimination de l'azote et du phosphore... l’augmentation
qui survient immédiatement après certaines injections s’explique par la diurèse
seule; encore cette augmentation n'apparait-elle pas nécessairement» *)•
En nous fondant sur nos recherches précédentes, nous avons tiré la con¬
clusion que, sous l'influence des toxines, le métabolisme est augmenté chez les
animaux à l’état d’inanition: après l’injection de produits stérilisés de b. pyo-
cyanei et de b. coli communis, la quantité de JY et de Ps O. augmente d'une
manière sensible. Après l’injection de la toxine diphtérique, les animaux en
inanition éliminent plus d'azote, pourvu seulement que les doses du poison
employé n'aient pas été trop grandes et que l’animal ne périsse pas plus tôt
que 3 jours après l’intoxication. Faisons seulement observer que la toxine
diphtérique provoque une augmentation moins sensible de la quantité d’azote
et de phosphore que les produits de l’activité vitale de b. pyocyanai et de b.
coli communis.
Après l’intoxication par les toxines bactériennes, un détritus plus fort des
substances azotées s'observe ordinairement pendant les 2—3 jours qui suivent
l’injection des toxines... Au contraire, la quantité du phosphore éliminé n’est
fortement augmentée, dans la plupart des cas, que le premier jour: a partir du
second jour l’élimination redevient presque normale et peut même diminuer.
En dehors des expériences sur des animaux en inanition nous avons
aussi expérimenté sur des animaux nourris; ceux-ci, on le sait, ou refusent la
nourriture ou, s’ils la prennent, la vomissent presque toujours 3—4 heures
après, entièrement et non digérée. Afin d’éviter ces complications qui empêchent
les résultats d’être clairs, nous préparions nos chiens en habituant un
peu leur organisme à l'une ou l’autre toxine. Alors seulement, et après que
l’équilibre par rapport à l’azote avait été établi, nous leur injections la toxine
en doses plus fortes. Après avoir ainsi préparé nos expériences, nous trou¬
vions chez les animaux nourris, après l'injection de toxines bactériennes une
augmentation du détritus des substances azotées. Quant au phosphore, les ani¬
maux en éliminaient moins qu’ils n'en avaient reçu dans la nourriture.
Dans l'article intitulé «On the modifications of the metabolism produced
by the administrations of diphtheria toxine» 2) les auteurs anglais s’expriment
ainsi: