DE Ln I S T OG É NIE DU tlSSU ÉLASTIQUE
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une éprouvette avec de l’eau distillée, soit à l’aide d'une pince. C’est aussi avec
la pince qu’on le divise en lamelles aussi minces que possible. On colore d’abord
celles-ci à la vésuvine, on les lave encore une fois à l’eau pour éliminer l’ex¬
cès de couleur et on les plonge pour 24 heures ou, mieux encore, pour phis
longtemps, dans la solution de fuchsine et d’acide azotique dont nous avons
parlé. En les sortant de ce mélange on les plonge chacune pour une seconde
dans une solution de potasse caustique à 25 pour 100, puis successivement
dans une série de capsules remplies d’eau. Il faut opérer très rapidement afin
de faire cesser le plus tôt possible l’action de la potasse caustique, qui passe
de la préparation dans les premières portions de l’eau. Après cela, sans avoir
traité les lamelles par l'acide acétique, on étend chacune d’elles sur le porte
objet dans une goutte d’eau ou de glycerine très diluée, additionnée d’un peu
de thymol. Par ce traitement les noyaux cellulaires apparaissent colorés en rouge
foncé, le protoplasma en rose et les fibres élastiques en bleu foncé sur le fond
général de la préparation blanc ou légèrement rougeâtre (Fig. 1). Ce con¬
traste de rouge et de bleu facilite beaucoup l’étude microscopique, mi qu’il
permet de découvrir la présence de la substance élastique même dans le cas
où elle se trouve sous forme de fibrilles extrêmement fines, ou de granules de
diverses formes presque imperceptibles. Par cette méthode modifiée, la différen¬
ciation peut être exécutée aussi à l’aide d’acide azotique à 25 pour 100 au
lieu de potasse caustique: on obtient aussi des images très élégantes et très
instructives, quoique un peu moins fortement colorées. Dans tous les cas, il
laut éviter celles des opérations de la méthode fondamentale, qui, comme je l’ai
indiqué plus haut, exercent une action défavorable sur les membranes de l’amnios.
Afin d être tout à fait sûr que, par le procédé que j’ai décrit, c’était
bien le tissu élastique qui se colorait en bleu et non quelque autre, j’ai vérifié
cette coloration sur des tissus d’animaux adultes, en les prenant dans des
régions où l’existence des fibres élastiques est manifeste et où les détails de
leur répartition sont bien connus, telles que les couches du tissu conjonctif de
la peau et le ligamentum nuchae du veau, et j’ai toujours obtenu des ima¬
ges identiques, quant aux contrastes de coloration et aux teintes, à celles
que donnent les membranes de l’amnios. Malheureusement, la coloration ne
réussit pas toujours. Mes recherches à ce sujet me portent à croire que
la nonréussite dépend de deux causes: de la qualité de la fuchsine, qui
n’est pas toujours la même, quoiqu’elle provienne de la même fabrique, et
du degré de pureté de l’acide azotique. Celui-ci doit être chimiquement pur,
ou tout au moins ne pas contenir d’acide azoteux.
Cependant, quelque parfaite que soit cette méthode au point de vue de la
coloration élective, elle ne saurait servir à élucider toutes les questions qui
pourraient se présenter pendant l’étude des images microscopiques obtenues. C’est
la raison pour laquelle j’ai du avoir recours à beaucoup d’autres procédés
éprouvés, entre autres à la méthode de Wolters: traitement par le chlorure
de vanadium et par l’acétate d’alumine, coloration par l'haematoxyline de
Koultchitski et différenciation à l’aide du chlorure de fer ou de la liqueur
de Weigert (solution de borax et de ferrocyannre de potassium—Borax-Blutlau-
gensalzlosung). Je fais mention de cette méthode parce que, l'ayant appliquée