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INTESTIN.
niveau de I intestin grele, le relâchement de la couche circulaire et la contraction de la
couche longitudinale. Mais cette action inverse, qui a lieu de surprendre a priori,
s explique par des conditions expérimentales défectueuses, comme nous avons pu nous
en convaincre. Les tractions auxquelles est exposé le pédicule du segment intestinal,
peuvent, en effet, troubler profondément la circulation de ce segment. Dans ce cas,
la couche circulaire présente des contractions d’une intensité anormale, tandis que
la couche longitudinale se relâche au maximum. Ces phénomènes sont dus à l’excitation
du pneumogastrique par le sang asphyxique, dont l’influence motrice nous est connue.
On comprend,par suite, qu’une excitation pratiquée sur le splanchnique les atténue ou
les supprime momentanément, c’est-à-dire produise l’arrêt plus ou moins marqué des
contractions de la couche circulaire et la rétraction concomitante de la couche longitu¬
dinale. Il y a là, en somme, une action analogue à celle qu’ont décrite autrefois Ludwîg
et Kupfer, chez un animal récemment tué. Mais il suffit de replacer le segment intes¬
tinal dans des conditions physiologiques, au point de vue de sa circulation, pour voir
Fig. 97. — Excitation du. bout central du grand splanchnique. La contraction se produit tout aussi bien après
l’excitation centrifuge de ce nerf (bout périphérique), qu’après son excitation centripète (bout central).
reparaître les effets ordinaires de l’excitation du splanchnique, tels que nous les avons
décrits. Le relâchement de la couche circulaire et la contraction de la couche longitu¬
dinale, lorsqu’on excite le grand sympathique, sont donc des effets anormaux liés à des
conditions anormales. C’est unp conclusion qui ressort également des récentes
recherches de Pal, lequel attribue au splanchnique la propriété d’augmenter ou de
diminuer la tonicité de la couche circulaire, suivant les circonstances.
Quant à l’opinion des auteurs anglais, qui admettent le relâchement constant de la
couche circulaire comme de la couche longitudinale, après excitation du grand sympa¬
thique, nôus rappellerons que Langley et Anderson,ses principaux défenseurs, n’ont pas
eu recours à la méthode graphique. Ils se sont contentés de l’examen direct, ce qui est
un moyen insuffisant pour discerner la réaction motrice de chaque couche musculaire
en particulier. Bayliss et Starling, qui défendent la même manière de voir, ont em¬
ployé, il est vrai, les procédés inscripteurs habituels. Mais les tracés qu’ils ont publiés
semblent indiquer qu’ils n’ont pas réellement disssocié les mouvements respectifs de
chaque couche (Journal of Physiology, 1899, xxiv, 99-143). Us reconnaissent d'ailleurs
que le splanchnique n’est pas absolument dénué d’action motrice, puisque, d’après eux,
son excitation provoque souvent, en même temps que l’inhibition des mouvements
rythmiques, la contraction tonique de l’intestin. Il y a donc là un résultat très analogue
à celui que nous avons obtenu (moins la dissociation de ce qui appartient à l’une ou
à l’autre couche musculaire).