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HÉMOGLOBINE.
de ce gaz dissoutes sous différentes tensions. Les résultats auxquels il arrive diffèrent
sensiblement des chiffres de Hüfner. D’une façon générale, les dissociations qu il a
observées sont beaucoup plus fortes que celles déterminées par Hufner
Ces résultats ont été étendus dans un travail dont il sera parle plus loin.
Bien que ses expériences de 1901 (36) n’aient pas modifié l’opinion de Hüfner dans
ce qu’elle a d’essentiel, elles l’amènent cependant à atténuer beaucoup, smon a suppri¬
mer certaines de ses précédentes conclusions; ,
Et tout d’abord, quoique sa technique se fut perfectionnée, Hufner^ obtint des
valeurs de /. très différentes d’une expérience à l’autre, bien qu’il opérât dans des
limites étroites de température. S’il établit les moyennes de ses résultats obtenus avec
du sang laqué de bœuf et de chien, il arrive cependant a un résultat concordant:
y — 0,1089 pour le chien, x =0,1102 pour le bœuf dans des solutions de teneur moyenne
deDÔncVeit très variable d’une expérience à l'autre, malgré la constance de tempé¬
rature et de concentration, mais la valeur moyenne de x déduite d une longue série
d'essais est beaucoup plus stable. Dans les expériences avec des solutions d oxyhémo-
globine cristallisée, encore plus d'incertitude. Seules es valeurs fourmes pal des
cristaux obtenus sans l'aide d’alcool furent trouvées proches de celles du sang laque
Enfin Hüfner ne trouve plus de relation constante entre le degre de dissociation et
la concentration de la solution. En résumé donc, des trois conclusions de 1890, H n en
reste plus qu'une seule, et encore la valeur de x n est constante, comme le veut la
théorie, que pour autant qu’elle soit établie comme moyenne de nombreux essais.
Hüfner montre dans ses nouvelles recherches les difficultés innombrables de ces
mesures Ainsi le coetficient d’absorption des solutions d’hémoglobine pour 1 oxygéné
qu'habituellement on suppose égal à celui de l’eau, se montre tellement variable qu il
faut pour ainsi dire renoncer à le déterminer. Or il constitue un des elements du calcul.
Plus récemment Züntz et Loivvv (37) ont établi qn il n’est pas indifferent d employe,
du sang laqué (comme le fait Hüfner) ou du sang a globules intacts Pour une meme
teneur en hémoglobine, l’émulsion globulaire présente un coefficient x. plus faible que
le sang laqué (en solution alcaline), c’est-à-dire que la dissociation de 1 oxyhemoglobme
est plus forte dans l’émulsion. Ils confirment l’influence de la cristallisation de loxylie-
moglobine sur la valeur de x. Après cristallisation, l’hémoglobine retient plus euer-
giquernent l’oxygène. . , ,
La grande difficulté de ces déterminations, leur variabilité due a l intervention de
nombreux facteurs, expliquent facilement pourquoi l’accord n’est pas encore établi
entre les physiologistes qui se sont occupés de ces questions.
Quoique les idées de Hüfner soient généralement admises, ce serait prendre une
décision prématurée que de considérer son opinion comme établie. D’ailleurs, 1 opposi¬
tion qui lui est faite par plusieurs chercheurs très spécialises dans ces questions ne porte
nas sur le fond du problème. On admet aujourd’hui unanimement avec Hufner que a
combinaison de l’oxygène avec l’hémoglobine réduite fournit un produit instable a la
température du corp^, plus ou moins dissocié déjà dans l’air atmosphérique. Mais on lui
a reproché de considérer la réaction d’une façon trop simpliste, trop schématique de
négliger trop le point de vue expérimental, et de s en tenir a tel mode de dissociation
plutôt qu’à tel autre, sans aucune raison de fait. La principale opposition aux idees de
Hüfner vient du physiologiste danois Bohr (38). _
D’après Bohr, la formule de Hüfner, qui exprime la dissociation de 1 oxyhemoglobme,
dérive entièrement d’une conception théorique du phénomène et ne correspond pas aux
faits Et si même on accordait l’exactitude de la formule, il y aurait encore lieu, suivant
Bohr, de faire aux déductions qu’en a tirées son auteur plusieurs objections, dont voici
les plus importantes :
Soit la formule de Hüfner :
(,)
1° Dans cette conception du phénomène, la dissociation doit être indépendante de la
concentration, pourvu que la tension de l’oxygène reste constante. Or, dans le memoire