GRAISSES.
723
adipeuses jusque dans la musculature du pied. Ces provisions nutritives diminuent
d ailleurs pendant le sommeil hivernal.
C est chez les Vertébrés que les réserves de graisse acquièrent leur plus grand
eveloppement; on les rencontre dans la profondeur et, chez les Mammifères, égale¬
ment a la surface, au-dessous du tégument.
Chez les larves de Petromyzon, chez l'Ammocète, la graisse apparaît dans les cellules
du tissu conjonctif péri-axial et s’accumule en plus ou moins grande abondance dans
1 arachnoïde.
D’une façon générale, les lobules adipeux se présentent sous la forme d’amas d’un
blanc nacré, appendus à la face dorsale et échelonnés dans l’intérieur de la cavité
abdominale. Ils sont surtout développés au voisinage des reins et des capsules sur¬
rénales, qui disparaissent plus ou moins au milieu d’eux. Ces amas graisseux corres¬
pondent au tissu de remplissage que nous avons rencontré chez- les Invertébrés et en
particulier chez les Arthopodes. Leydig a remarquablement montré les homologies de
structure et de disposition que présentent toutes ces formations.
Les Poissons possèdent de la graisse dans leur cavité orbitaire et dans leur cavité
encéphalique; quelques-uns présentent même une mince couche adipeuse sous la peau
le°f!)SieVerr0nS d6S réSerVeS de graisse se faire Parfois aussi chez certaines espèces dans
La distribution de la graisse dans la cavité abdominale est tout à fait remarquable
chez les Batraciens. Si, dans cette classe, quelques espèces telles que Bufo, possèdent
des amas sous la peau, dans l’aisselle (Flemming) ou au voisinage des cœurs lympha-
îques, toutes les espèces sont riches en formations graisseuses intra-abdominales.
Vers 1 extrémité craniale du rein existe toujours un corps particulier, plus ou moins
volumineux, présentant une coloration jaune-ocre, qui a été souvent confondu arec les
capsu es surrénales. Cette confusion est d’autant plus compréhensible que ce corps a
1 aspect dune véritable glande. Formé par la réunion de cellules graisseuses mûri-
ormes, il constitue une véritable provision de réserve, dont le volume varie suivant
les dépenses et les recettes de l’organisme.
Chez les Mammifères, le corps adipeux est représenté par Y atmosphère graisseuse du
rein; son existence est accusée de bonne heure. Il appartient au groupe des organes
adipeux primitifs, qui occupent, dès les premières phases du développement, des
régions spéciales où l’organisme se prépare à accumuler des réserves. Dans le même
groupe rentre le tissu graisseux parathymique, qui, un des premiers, a attiré l’attention
des anatomistes (Velsch).
La graisse, chez les Vertébrés, ne s’accumule pas seulement autour du rein, du
thymus, dans 1 orbite, sous le péritoine, entre les deux épaules, on la voit encore
s infiltrer dans les interstices qui séparent entre eux les différents tissus et organes. On
la voit egalement s’amasser dans les cavités creusées dans les différentes pièces du
squelette : la moelle rouge des os fait place progressivement à la moelle jaune Chez les
plus elevés en organisation, chez les Mammifères, les cellules conjonctives de l’hypo-
derme se surchargent de graisse, deviennent cellules et vésicules adipeuses, s’ordonnent
en lobules et forment le pannicule adipeux sous-cutané. Plus ou moins épais, celui-ci peut
etre subdivise en tranches, soit par des couches de fibres musculaires lisses (muscles
peauciers), soit par des formations fibreuses. Chez les Mammifères aquatiques, tels que
les Cétacés, le derme lui-même est envahi par la graisse, et n’est plus représenté que
par une mince couche conjonctive, correspondant à la zone papillaire
Si l’on s’élève plus haut encore dans la série, on voit l’ectoderme lui-même faire de
la graisse. Ranger a, en effet, montré que, chez l’homme, les cellules les plus super¬
ficielles de 1 epiderme renferment une matière analogue à la cire d’abeille. D’autre
part certaines glandes d’origine ectodermique, telles que les glandes sébacées, la
glande mammaire, les glandes sudoripares, sont susceptibles d’élaborer et de secréter
de la graisse (matière sébacée, lait).
Étude histologique des cellules et vésicules adipeuses. - Les réserves avais-
seuses s amassent, chez les Vertebres, dans certains éléments du feuillet moyen du blas¬
toderme, c est-a-dire dans les cellules fixes du tissu conjonctif. Parmi ces cellules, il en
est qui se font remarquer et par leurs caractères morphologiques et par les rapports