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FOIE.
n’aient pas été prises, sur les Oiseaux, sur les Reptiles, sur les invertébrés même; car
elles conduiraient certainement à des constatations intéressantes. Chez les chevaux et
les bœufs, et les animaux de très grande taille, les documents ne sont pas aussi abon¬
dants qu’ils pourraient l’être. Sur beaucoup d’animaux on ne possède qu’un ou deux
chiffres, ce qui est certainement insuffisant. Pour un assez grand nombre d’autres, on
n’a même pas un seul chiffre.
Peut-être enfin conviendrait-il de prendre comme terme de comparaison, au lieu du
poids total du corps, un organe dont le poids serait relativement peu variable, comme
le cœur. 11 semble qu’il y ait là une étude fructueuse à entreprendre.
En tout cas, ce qui se dégage des faits établis ici sur le poids et le volume du foie,
c’est la proportionnalité; en premier lieu, à l’étendue de la surface; en second lieu, au
caractère de cette surface.
On comprendra sans peine la portée de ces deux grandes lois, qui semblent primor¬
diales. La surface d’un animal est un élément plus important que son poids. D’abord la
surface indique la quantité de chaleur irradiée et, par conséquent, d’énergie dégagée.
Et comme l’équilibre entre le dégagement d’énergie et la production d’énergie doit
être constamment maintenu, c’est la surface (comme étendue, et comme qualité) qui va
régler la production d’énergie chez l’être vivant (homéotherme). Aussi bien ai-je pu
démontrer que toute la production d’énergie de l’homéotherme (radiation calorique,
absorption d’oxygène, consommation d’aliments, production de CCP) était fonction de la
surface. Le foie, qui, par ses fonctions chimiques portant à la fois sur le glycogène, la
graisse et les matières azotées, est un grand producteur d’énergies chimiques, se
conforme à celte loi générale; et il a un développement proportionnel à l’unité de
surface. On peut admettre, en effet, que l’activité du foie est exactement proportionnelle
à son volume. Donc le volume [du foie doit être et est réellement en rapport avec
l’étendue de la surface cutanée de l’organisme.
A un autre point de vue, tout différent, la surface joue un rôle considérable, et alors
ce n’est plus seulement chez les homéothermes, mais .chez tous les êtres. C’est par
l’étendue de la surface que l’être est en rapport avec le monde extérieur. Les nerfs
périphériques qui se distribuent à la surface ont donc une importance proportionnelle à
la surface, et les centres nerveux, qui sont le point de convergence de tous ces nerfs
superficiels, représentent un foyer d’autant plus actif que ces rayons convergents sont
plus abondants.
Par son rôle de distributeur (ou déperditeur) d’énergie, comme par son rôle de col¬
lecteur des excitations extérieures, la surface règle l’intensité de vie de l’animal.
§ V. — COMPOSITION CHIMIQUE DU FOIE.
Propriétés chimiques générales du foie. Méthode d’examen. — L’étude de la
composition chimique du foie est plus difficile que celle de tout autre organe, à cause de
la grande quantité du sang qu’il contient. La mesure précise de la quantité du sang con¬
tenue dans le foie n’est pas donnée par les auteurs qui se sont occupés de la quantité
du sang contenue dans les organes. La seule indication que j'aie pu trouver est celle de
Rainke (cité par Yierordt, An. Daten, 1893, 128) qui dit que, chez le lapin, un quart de la
niasse totale du sang se trouve dans le foie (24 à 29 p. 100). Il s’ensuivrait que sur un chien
de 10 kilogrammes il y aurait 220 grammes de sang environ dans le foie. Si invraisem¬
blable que soit ce chiffre, il ne doit pas nous étonner; car, en fait, les pesées du foie
donnent des chiffres très différents, et les différences sur des chiens normaux et de même
taille tiennent en partie sans doute aux différences dans la quantité de sang qui reste ou
qui ne reste pas dans le foie. Ces différences sont probablement liées au genre de mort ;
et chez les chiens ou les lapins tués par hémorrhagie, le foie doit paraître moins volu¬
mineux, par suite d’une notable diminution dans les quantités de sang qu’il contient.
Par exemple, sur deux chiens de 10k&,5, j’ai trouvé, sur l’un, un foie pesant
1 /O grammes; sur l’autre, un foie pesant 4lo grammes.
De là une première difficulté. Faut-il, pour étudier le foie, l’étudier avec le sang qu’il
contient, ou après avoir fait le lavage du foie? Quelque inconvénient qu’il y ait, à cer