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liqueuis peptiques. Leur.action est même plus énergique que celle qui revient à leur
titre alcoolique, fait qui prouve qu’elles renferment d'autres éléments qui sont plus
nuisibles pour la pepsine que l’alcool lui-même. Hugounencq a constaté que le, matière!
astringentes et les matières colorantes du vin forment avec les albumines des combinai!
sons très stables, qui sont difficilement dissociées par la pepsine.
L’elher, le chloroforme, le chloral, le sulfure de carbone, la benzine et la plupart des
essences paralysent aussi l’action de la pepsine. Il en est de même d’un certain nombre
d alcaloïdes. D apres les recherches de Wroblewski, les chlorhydrates de conicine de
quinine de strychnine et de narcéine retardent l’activité de la pepsine, tandis que’les
chlorhydrates de caféine, de théobromine et de codéine l’accélèrent. Antérieurement
Woiberg avait observe que la quinine activait la digestion peptique. En général les
effets des alcaloïdes sont beaucoup plus prononcés si l’on emploie ces corpf à l’état de
bases qu a 1 état de sels. Enfin, tandis que la théobromine et la caféine activent la diges¬
tion peptique, les infusions de thé et de café gênent sensiblement la marche de ce phéno¬
mène (Schulz-Schulzenstein). ^
Il existe encore, parmi les produits de sécrétion animale, deux liquides, le mucus et la
hüe, qui sont particulièrement nuisibles à l’activité de la pepsine. Lorsqu’on ajoute une
certaine quantité de ces liquides a une solution peptique qui est en train de digérer la
digestion se ralentit tout a coup, et elle peut même s’arrêter complètement, si les pro¬
portions de mucus ou de bile additionnées sont assez fortes. C’est surtout labile qui est-
nuisible a la digestion peptique. Sous l’influence de l’acide chlorhydrique, les sels
biliaires se décomposent, et les acides biliaires insolubles, mis en liberté, se précipitent
entraînant avec eux la pepsine. En même temps, l’acidité des liquides digestifs est neu¬
tralisée en grande partie par les sels alcalins de la bile. Ces deux actions doivent néces¬
sairement troubler la marche de la digestion.
Cummins et Chittenden, qui ont étudié expérimentalement le mécanisme de ces pliéno-
mènes ont observe que l’intluence paralysante de la bile in vitro tient essentiellement
à 1 acide taurocholique et a ses sels. L’acide glycocholiqne et les glycocholates n’ont pas
d action nuisible. Nous verrons plus tard que, lorsqu’on étudie ces mêmes phénomènes
m vivo, les résultats qu’on obtient sont tout autres. F
y) Procédés de mesure de l’activité des solutions peptiques. - On a proposé un grand
nombre de méthodes dans le but de mesurer la puissance protéolytique des solutions de
pepsine. La plupart des auteurs se sont simplement contentés de déterminer la quantité
d albumine qu un liquide de digestion peut dissoudre, dans un temps relativement court
qu on a pris comme unite. D’autres physiologistes ont conseillé d’évaluer la vitesse de
a digestion, en mesurant le temps que les solutions peptiques mettent à digérer une
quantité fixe d albumine ou de fibrine. Finalement, quelques expérimentateurs se sont
propose de mesurer le pouvoir digestif absolu des solutions peptiques en épuisant des
solutions par 1 addition, soit d eau, soit de quantités considérables d’albumine Dans la
plupart de ces méthodes on n’a pris en considération que les phénomènes de dissolution
de 1 albumine. Certains physiologistes ont pensé que, pour bien connaître l’activité des
liqueurs peptiques, il fallait doser les divers produits qui résultent du dédoublement
des principes albuminoïdes. Avant de nous prononcer sur la valeur de chacune de ces
méthodes, nous allons les décrire sommairement, en suivant l’ordre chronologique.
10 Procédé de Bidder et Schmidt. — Ces auteurs explorent le pouvoir digestif d’une solu¬
tion peptique à l aide de petits cylindres d’ovalbumine cuite, dont ils déterminent le
poids a 1 avance a 1 état sec. Ces cylindres sont ensuite soumis à la digestion pendant
un temps donne (18-24 heures). Au bout de ce temps, on filtre et on sépare l’albumine
non attaquée. Ce résidu est désséché à la température de 120“, et pesé. La différence entre
e poids trouve et le poids primitif des cylindres donne la mesure du pouvoir digestif de
la solution peptique. Le défaut capital de cette méthode, comme celui de toutes les
autres méthodes qui emploient un corps solide pour éprouver l’activité digestive d’une
solution peptique, c’est que la surface d’attaque de l’albumine solide diminue progressi¬
vement, au fur et à mesure que la digestion avance. Dans ces conditions, la quantité
d albumine dissoute n’est pas exactement proportionnelle au temps.
2° Procédé, de Brücke. - Cet expérimentateur mesure la puissance digestive d’une
solution peptique par le temps qu’elle met à dissoudre complètement un flocon de