COBAYE.
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Inoculé dans le péritoine, le bacille aviaire fait périr les cobayes en deux a quatre
semaines. Exceptionnellement, on trouve la tuméfaction et la retraction de 1 epiploon.'
Parfois la rate est énorme, rouge et non jaunâtre : c’est à cela que se bornent les lésions
microscopiques apparentes; on ne voit pas de tubercules. Les lesions peuvent etre abso¬
lument nulles, mais on trouve des bacilles dans la rate, le foie et les parois de 1 intestin.
Inoculé dans le poumon, le bacille aviaire tue le cobaye en quinze jours; mais le
poumon, au point de la piqûre, ne présente qu’un noyau d’hyperhémie : plus ou moins
accusé, sans aucune lésion caséeuse, ni aucun tubercule apparent. La rate est grosse
et rouge, l’intestin hyperhémié : nulle part de tubercules, Les bacilles sont pourtant
dispersés dans tous les organes : rate, foie, poumon (Straus et Gamaléia). ^
Inoculé dans les veines, le bacille aviaire tue en dix jours environ. A 1 autopsie, rate
énorme rouge : peu de tubercules apparents; nombreux bacilles dans tous les organes.
En résumé, pas d’éruption généralisée de tubercules apparents. La lésion la plus
fréquente est l’hypertrophie de la rate, qui est rouge. Parfois la mort survient sans
aucune lésion macroscopique. Parfois même les bacilles font défaut dans tous les organes
(Straus et Gamaléia).
Chez les cobayes offrant de la réceptivité pour les deux bacilles, les effets patho¬
gènes développés par l’un ou l’autre bacille sont très différents. L’inoculation du bacille
humain provoque constamment chez ces animaux l'apparition de tubercules dans le pou¬
mon, la rate et le foie. Le bacille aviaire les tue sans lésion apparente dans les organes
internes. . •
Chez le cobaye, disent Cadtot, Gilbert et Roger, l’inoculation de tuberculose aviaire
reste souvent négative, ou ne donne naissance qu’à des granulations discrètes, localisées
à quelques organes, tendant à subir la transformation fibreuse et à retroceder. Il y a
cependant des exceptions : c’est ainsi qu’avec un virus provenant du faisan, nous avons
pu inoculer des cobayes en série; un cobaye, sixième terme de la série a succombé le
5 janvier 1892, et à son autopsie nous avons trouvé d’innombrables granulations dans le
foie et dans la rate.
Inoculant, avec une culture aviaire très atténuée, des cobayes par la voie sous-
cutanée, Courmont et Dor échouèrent toujours, mais quatre cobayes inoculés dans
le péritoine avec cette même culture donnèrent de superbes généralisations tuber-
culeuses.
Les mêmes expérimentateurs ont fait la très intéressante remarque, malheureusement
non appuyée sur un nombre suffisant d’expériences, que la culture de tuberculose aviaire
qui tuberculisait, avec lésions apparentes, les cobayes par inoculation sous-cutanée,
après avoir passé une fois par l’organisme de la poule, ne tuberculisait plus le cobaye
par inoculation sous-cutanée. , , .
Tuberculose zoogléique. — Injectée dans le péritoine des cobayes, la tuberculose
zoogléique les tue en quatre à sept jours. On trouve à l’autopsiç un épanchement péri¬
tonéal d’abondance variable; des exsudats pseudo-membraneux autour du foie et de la
rate; un retrait de l’épiploon ramassé au niveau de la grande courbure de 1 estomac. Le
foie et la rate sont le siège d’une tuberculose miliaire. Plus rarement trouve-t-on quelques
lésions pulmonaires.
L’injection sous-cutanée amène la mort en cinq à six jours avec une plaque caseeuse
locale, une hypertrophie des ganglions de la région, une tuberculose du foie, de la rate
et des poumons (Thoinot et Masselin). . ,
Typhique (Bacille). — Le cobaye est un terrain assez bon pour étudier 1 évolution de
ce bacille, mais même par la voie péritonéale, les inoculations ne réussissent à peu pr s
que dans la moitié des cas; la mort survient en général au bout de un à deux jours, e on
trouve des cultures de bacille typhique dans les ganglions mésentériques, dans e oie, a
rate, souvent dans le poumon, quelquefois dans le cerveau.
Il faut dix à douze gouttes de virus actif dans le péritoine et surtout dans la plevre
pour faire succomber les cobayes. L’inoculation sous-cutanée exige des doses beaucoup
plus élevées et encore est-elle incertaine. Les animaux qui ont résisté ne sont d ail eurs
pas vaccinés; ils peuvent succomber soit à une deuxième, soit même a une troisième
tentative d’inoculation par la même voie, ou des voies différentes.
Dans la mort, après inoculation intra-péritonéale, le péritoine est injecté et contient