BULBE.
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céphale produit aussi, par action mécanique sur le noyau du [pneumogastrique, un ralen¬
tissement graduel des battements du cœur (Leyden, Pagenstecher, Fr. Franck, loc. cit.).
Spencer et Horsley ont repris récemment cette question (Proc, of the Roy. Soc., 1890 et
Philosoph. Transact., CLXXxn, 201, 1891). Ils ont constaté que l’arrêt du cœur duraitaussi
longtemps que la compression elle-même, à moins qu’on ne sectionnât les pneumogas¬
triques ou qu’on n’eût reconrsà larespiration artificielle. Dans ce dernier cas, l’efTet mo¬
dérateur cessait de se produire au bout de quelque temps, bien que la compression fût
maintenue, et le cœur revenait à son rythme normal ou même s’accélérait,comme si les
pneumogastriques avaient été coupés; à ce moment les nerfs n’avaient plus d’action sur
le cœur. Quand la pression portait sur le bulbe lui-même, au-dessous du calamus, elle
arrêtait la respiration sans influencer le cœur; si elle s’exercait sur la partie inférieure
du ventricule, la respiration était suspendue en même temps que la pression artérielle
baissait et que le cœur se ralentissait : puis il s’arrêtait à son tour après la respiration.
Lorsque la compression portait sur la partie supérieure du ventricule, le cœur se ralentis¬
sait encore, mais la tension artérielle augmentait et le rythme respiratoire était accéléré.
Enfin l’activité du-centre modérateur ducœur peut être modifiée par des stimulations
réflexes variées, qu’elles partent, soit du pneumogastrique lui-même ou de ses branches,
soit des autres nerfs de sensibilité générale ou même des nerfs sensoriels, soit enfin du
sympathique : l’influence des causes psychiques et des émotions est bien connue. « L’ar¬
rêt du cœur ou syncope peut succéder à toute action perturbatrice violente et subite, de
quelque nature qu’elle soit » (Cl. Bernard) (Pour les réflexes modérateurs voir Cœur).
D’après E. Herinc (Sitzungsber. Ak. Wissench. Wien, lxiv, 333,1871), l’insufflation
du poumon accélère le cœur en diminuant le tonus des nerfs vagues. Récemment H.
E. Herinc (loc. cit.) s’est assuré aussi que cet effet de la distension pulmonaire est
subordonné en partie à l’intégrité de ces nerfs.
Si chez le nouveau-né le centre modérateur ne possède pas encore l’activité tonique
il est cependant excitable comme le nerf pneumogastrique lui-même. Kehrer a provo¬
qué un ralentissement des battements du cœur chez de très jeunes lapins, et Engström
chez des enfants nouveau-nés en comprimant la boîte crânienne (cités par Tigerstedt,
loc. cit., 294). Chezdes chiens nouveau-nés, E. Meyer (loc. cit. a obtenule même effet par
voie réflexe, en faisant agir des substances irritantes sur les nerfs sensibles des voies res¬
piratoires supérieures.
L’excitabilité du noyau du nerf vague existe du [reste déjà durant la vie intra-utérine;
le ralentissement du cœur du fœtus pendant les violentes contractions de la matrice doit
être attribué à l’excitation dyspnéique du centre modérateur provoquée par les troubles
de la circulation placentaire (Schultze).
Centre accélérateur du cœur. — Ce centre est souvent localisé dans la moelle épinière
mais les expériences, faites sur la portion cervicale de cet organe, ne prouvent que la
présence de voies accélératrices et non celle d’un véritable centre. On n’a jamais démon¬
tré que la moelle isolée puisse servir par elle -même d’intermédiaire aux réflexes accélé¬
rateurs. Y. Bezold, du reste, à qui sont dues les premières expériences sur l’origine et le
trajet des nerfs accélérateurs, conclut de ses recherches que le bulbe renferme un foyer
excitateur des mouvements du cœur, d’où partent des conducteurs qui passent par la
moelle et aboutissent au sympathique (Untersxich. uh. die Innervation des Herzens, 1863,
cité d’après Schiff, Recueil des Mém. physiol., n, (374). Eu effet, après la section des pneu¬
mogastriques, l’excitation de la moelle allongée, au lieu d’un ralentissement, détermine
une augmentation de fréquence des battements du cœur. Gomme l’appareil vaso-constric¬
teur est excité en même temps, Ludwid et Thiry avaient cru pouvoir attribuer ce résultat
à l’augmentation de pression qui résulte duresserrement de la presque totalité des petits
vaisseaux (Sitzungs. d Akad. d. Wissensch. Wien., xlix, 421, 1804). Mais bientôt Bever et
Bezold (C. W., 1866, 833), répétèrent l’expérience en paralysant la plus grande partie du
système vasculaire par une section de la moelle entre la première et la deuxième vertèbre
dorsale et obtinrent encore, en excitant la moelle cervicale, une accélération du cœur
sans augmentation concomitante de la pression. Presque en même temps, M. et E. Cyon
démontraient aussi, parun procédé analogue, que ces deux phénomènes étaient indépen¬
dants l’un de l’autre : chez le lapin, ils sectionnaient les deux nerfs splanchniques, les
pneumogastriques, le sympathique cervical,et; lorsqu’ils excitaient ensuite la moellecer-