AGONIE.
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rement à l’état impur par Schoonbrodt sous le nom d’agaricine. Il a été étudié de nou¬
veau en 1893 par Jahns et en 1886 par Schmieder. D’après Fleury, l’Agaric blanc en ren¬
ferme environ 20 p. 100.
I. Préparation. — On épuise l’Agaric pulvérisé par l’alcool à 90° bouillant qui
dissout toutes les matières résineuses 'parmi lesquelles se trouve l’acide agaricique (ré¬
sine ß de Schmieder). On concentre les solutions alcooliques, ce qui amène la séparation
des résines en deux groupes : les résines rouges qui restent en solutions, et les résines
blanches, dont fait partie la résine ß, qui se précipitent. En traitant la masse résineuse
blanche par l’alcool à 60° chaud, on dissout la résine ß et on l’obtient dans un état suffi¬
sant de pureté.
Pour la purifier complètement on la dissout dans l’alcool bouillant, puis on ajoute au
liquide une solution alcoolique d’hydrate de potasse. L’acide agaricique ou résine ß forme
un sel de potasse insoluble dans l’alcool qui se dépose, tandis que les autres résines res¬
tent pour la majeure partie en solution. On laisse reposer quelque temps et on sépare le
précipité par filtration. On traite celui-ci par l’eau qui dissout le sel de potasse ; on
ajoute du chlorure de baryum à la solution, ce qui donne un sel de baryte insoluble
qu’on délaie dans de l’alcool à 30° bouillant et qu’on décompose à chaud par de l’acide
sulfurique dilué. —On jette sur un filtre, et l’acide agaricique cristallise par refroidisse¬
ment dans le liquide fitré.
II. Propriétés. — L’acide agaricique se présente sous la forme d’une poudre blan¬
che, microcristalline, fusible vers 138° (Jahns), à peu près sans odeur ni saveur.
Il est très peu soluble dans l’eau froide, à laquelle il communique pourtant une réac¬
tion acide. A chaud et à la dose de 1 ou 2 grammes pour 100, l’acide se gonfle d’abord
en donnant un liquide gélatineux qui finit par se transformer en une solution incolore,
limpide, moussant fortement par l’agitation. Par refroidissement, l’acide cristallise de
nouveau en fines aiguilles.
L’acide agaricique se dissout dans environ 130 parties d’alcool à 90° froid (15°) et
dans 10 parties d’alcool bouillant. Il se dissout à peine dans l’éther et le chloroforme. Il
est très soluble dans l’ammoniaque et dans les lessives alcalines même très étendues.
III. Constitution chimique. — La composition chimique de l’acide agaricique
répond à la formule C16H30O5H2O. Il renferme une molécule d’eau de cristallisation qu’il
perd à 80°. C’est un acide bibasique et triatomique, analogue par conséquent à l’acide
malique. Sa constitution peut être exprimée par la formule suivante :
c“H2,(°h<cSoh + H,°-
Parmi les sels qu’il forme dans les bases, le plus important est le sel de potasse carac¬
térisé par sa complète .insolubilité dans l’alcool absolu.
Essai. — On dissout 0&r,l d’acide agaricique dans 15 cc. d’alcool absolu et on
ajoute quelques gouttes de solution alcoolique de potasse. On doit obtenir un précipité
blanc complètement soluble dans l’eau. Cette réaction permet de s’assurer de l’absence
des autres résines du Polypore.
IV. Propriétés physiologiques. — L’acide agaricique est employé contre les
sueurs profuses des phtisiques et aussi contre les sueurs déterminées par l’usage de
cerLains médicaments (antipyrine). D’après Seifert et Proebsting, 0sr,01 d’acide agari¬
cique équivaut à 0&r,0005 d’atropine. On l’emploie en poudre ou en pilules à la dose de
0sr,03 pour un adulte (Pharmacopée suisse de 1893); les injections sous-cutanées sont
douloureuses.
V. Bibliographie. — Fleury (Journ. de Pharm. et de Chim. [4|, xi, 202, 1870). —
Schoonbrodt (Journ. de médecine de Bruxelles, 1863). — Jahns (Arch, der Pharm., xxi,
1883). — Schmieder. Thèse inaugurale d'Erlangen, 1886. — Bern. Fischer. Die neueren
Arzneimittel, 1893, 287.
EM. B0URQUEL0T.
AGONIE (du grec aywv.tç, combat). — L’agonie a été, par les Grecs, considérée
comme une lutte entre la vie et la mort. C’est une comparaison plus poétique que réelle,
car, en général, quand l’agonie survient, les forces vitales de l’organisme sont épuisées;