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FRANÇOIS-FRANCK.
II. — Ligature ou section des branches afférentes au pneumogas¬
trique et excitation de leur bout central.
1. La ligature brusque ou' l’excitation d’un nerf laryngé
supérieur produit l’arrêt ou le ralentissement réflexe du
cœur si l’un des pneumogastriques au moins est intact. Elle
provoque aussi une inspiration immédiate suivie ou non
d’arrêt de la respiration, et un resserrement réflexe des
vaisseaux.
2. L’effet cardiaque “est plus manifeste si le pneumogas¬
trique conservé est du même côté que le laryngé supérieur
excité. Les anesthésiques et le curare atténuent ou suppriment
ce réflexe.
3. L’effet vasculaire constricteur de l’excitation suffit
pour produire l’élévation de la pression, même si le cœur
présente un certain ralentissement.
4. L’anastomose de Galien contient des filets sensibles
provenant de lamuqueusede la trachée et des grosses bronches,
peut-être d’une partie de la muqueuse œsophagienne. Cette
disposition anatomique, démontrée par la méthode wallé-
rienne, peut être prouvée physiologiquement par les troubles
respiratoires et le resserrement vasculaire que provoque
l’excitation du bout supérieur du récurrent ou celle du bout
supérieur de l’anastomose de Galien.
5. Chaque poumon contient des nerfs sensibles qui se
rendent au pneumogastrique correspondant. Sous l’influence
des vapeurs irritantes, la respiration s’arrête plus ou moins
complètement, les poumons se resserrent., et on peut observer
des troubles cardiaques et un abaissement de la pression arté¬
rielle qui paraît résulter du resserrement des vaisseaux
pulmonaires.
6. Indépendamment des nerfs dépresseurs proprement
dits, le cœur possède d’autres filets sensitifs qui cheminent à
l’intérieur du pneumogastrique; pes fdets provoquent des
arrêts réflexes de la respiration quand on irrite la surface
interne du cœur*
Il existe donc entre le cœur et le poumon une association
nerveuse en vertu de laquelle les irritations provoquées dans
l’un de ces appareils réagissent sur les mouvements de l’autre.