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FRANÇOIS-FRANCK.
II. Durée de la période d’excitation latente des nerfs accéléra¬
teurs du cœur.
Le retard du début de l’accélération du cœur sur le début
de l’excitation d’un nerf accélérateur du cœur (filets cardia¬
ques du ganglion cervical inférieur) est toujours très notable
il dépasse 1 seconde 1/2 au minimum.
Cette longue durée de la période d’excitation latente ne dé¬
pend ni du muscle cardiaque qui réagit plus vite aux excita¬
tions directes, ni du conducteur nerveux excité dont la faible
longueur exclut un retard aussi considérable : c’est seulement
dans les appareils terminaux intra-cardiaques des nerfs accé¬
lérateurs que peut résider la cause de ce retard. Ce phéno¬
mène peut être interprété en tenant compte des résultats des
recherches de M. Bowditch et de M. Baxt, qui ont montré
la prédominance d’action des nerfs modérateurs sur les nerfs
accélérateurs du cœur : l’influence accélératrice provoquée
ne se manifesterait qu’après avoir surmonté l’influence mo¬
dératrice permanente-qu’exercent les pneumogastriques sur
le cœur. Cette hypothèse semble confirmée par les deux faits
suivants : le retard de l’accélération s’exagère quand le cœur
a été ralenti par l’excitation directe ou réflexe du pneumogas¬
trique ; le retard de l’accélération diminue au contraire quand
on opère sur un animal dont les deux pneumogastriques ont
été coupés, et après que l’accélération immédiate produite par
cette double section a disparu.
La durée de la période d’excitation latente des nerfs accé¬
lérateurs du cœur varie d’un animal à l’autre et chez le
même animal, suivant un grand nombre de conditions : elle
s’exagère par le refroidissement, par l’hémorrhagie, sous l’in¬
fluence de l’anesthésie prolongée,de la curarisation complète ;
elle est moindre quand la température est élevée, quand la
pression artérielle se maintient à une certaine hauteur mano-
métrique, etc.