536 CORPS BIRÉFRINGENTS DE l’üEUF.
fait suffit à lui seul à les distinguer des granulations de
l’œuf. On arrive ainsi, dans cette recherche de la nature
des corps de l’œuf, à n’avoir plus de ressource que dans les
corps gras phosphorés.
Mais avant de les examiner, il importe d’expliquer les
causes de l’erreur où sont tombés les auteurs qui ont con¬
fondu les corpuscules vitellins avec l’amidon.
Le fondement de cette méprise, c’est la supposition for¬
mellement exprimée, d’ailleurs, que les caractères optiques
de 1 amidon « n’ont, jusqu’à présent, été constatés que dans
• cette substance parmi les substances non cristallines ».
On connaît, au contraire, un très-grand nombre de corps
dans ce cas; les histologistes et les zoologistes connaissaient
les belles préparations des croix que l’on obtient avec la
cornée ou le cristallin des poissons, avec les coupes trans¬
versales des os , etc. D’ailleurs, Valentin (de Berne) a
donné un catalogue très-étendu de ces substances (1).
Nous comprenons moins le résultat de « l’opération
décisive (2) » qui a consisté à transformer ce prétendu
amidon en glycose ; peut-être faut-il incriminer la compli¬
cation même de cette opération. En effet, pour isoler les
corpuscules, M. Dareste lave le vitellus à l’éther, rapide¬
ment « afin d’éviter la coagulation de la vitelline » ; puis
lavage à l’eau; puis traitement par i’acide acétique < pen¬
dant trois mois » ; après ces trois mois, le dépôt est lavé,
bouilli, séparé par décantation et Don par filtration « pour
éviter la matière saccharifiable des filtres de papier».
Telle est la substance qui, après traitement convenable, a
réduit « sensiblement » la liqueur de Fehling. La réduc¬
tion opérée dans des circonstances si particulières
s’expliquerait par trop de raisons, sans invoquer l’amidon»
(1) Valentin, Die Untersuchungen der Pflanzen- und der Thiergewebe in
polarisirtem Lickte. Leipzig, 1861.
(2) Dareste, Comptes rendus de l’Académie des sciences, i” juin 1868.