CORPS BIRÉFRINGENTS DK Î.’OKUF. 633
rine et d’oléine ; d’autre part il contient aussi une petite
proportion de soude plus ou moins énergiquement en¬
gagée dans des combinaisons. Les éléments du composé
polarisant existent donc, et l’on est fondé à rechercher
si le composé lui-mème n’existerait pas, et s’il ne for¬
merait pas précisément la matière des corpuscules pola¬
risants.
L’expérience répond négativement. Les analyses de
l’œuf ont bien fourni une proportion considérable de mar¬
garine et d’oléine, mais jamais d’acides gras libres ou de
savons. Gobley a particulièrement insisté sur ce point, qui
était capital pour ses recherches. En second lieu, les bases
alcalines ne sont pas libres, mais combinées à des acides
énergiques, chlorhydrique, sulfurique ; de plus, leur quan¬
tité est extrêmement faible en comparaison des corps gras
à saponifier, et insignifiante en comparaison des corps
polarisants à la constitution desquels elles devraient parti¬
ciper.
A la vérité, certains traitements et l'incubation elle-
même peuvent faire apparaître dans l’œuf une proportion
notable d’acides gras, stéarique, margarique et phospho-
glycérique. Mais c’est par la destruction d’une combinaison
naturelle, la lécithine, dans laquelle ces corps sont engagés
et d’où ils sortent sans être neutralisés. Cette lécithine,
véritable savon de choline, est, d’ailleurs, susceptible de
fournir par elle-même, comme nous le verrons, les corpus¬
cules biréfringents les plus remarquables.
La conclusion de ces faits et de la longue discussion à
laquelle nous venons de nous livrer est que les corps gras,
ne peuvent, pas plus que l’amidon ou la leucine, être invo¬
qués pour expliquer les corps polarisants de l’œuf. Cer¬
tains savons, les oléates entre autres, conviendraient par¬
faitement à en rendre compte ; nous pensons même que
quelques corpuscules polarisants peuvent avoir cette com¬
position, mais dans les conditions normales c’est le très-