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à mentionner, au moins pour le but que nous poursuivons
en ce moment.
Les acides gras méritent d’être signalés. L’acide marga-
rique et, à un moindre degré, les acides oiéique et stéa¬
rique forment des groupements microscopiques de cristaux
divergeant à partir d’un point central, et souvent d’une fa¬
çon très-régulière. Ces boules cristallines réalisent les con¬
ditions physiques nécessaires à la production des croix de
polarisation, à savoir, la disposition de particules biréfrin¬
gentes symétriquement distribuées autour d’un point ou
d'un axe. De fait, on voit apparaître la croix de polarisation,
mais elle présente une constitution qui rend impossible
la confusion avec les corps de l’œuf. Les branches de la
croix, au lieu de former un champ uniformément bril-
lan-, sont sillonnées de traits radiés obscurs ; en un mot,
on distingue parfaitement les houppes d’aiguilles cristal¬
lines dont le groupement a produit le phénomène. L’aspecl
est assez caractérisé pour qu’on puisse le faire servir, dans
l’analyse chimique qualitative, à la reconnaissance des aci¬
des gras. Mais il y a des combinaisons des acides gras qui
présentent des phénomènes tout aussi distinctement que
les corpuscules de l’œuf : le savon d’oléate de soude est
dans ce cas. Que l’on neutralise l’acide oiéique ou que l’on
saponifie l’oléine pure avec la soude, on obtient une masse
glulineusequi, dissociée dans la glycérine et examinée au
microscope polarisant, fournit des croix très-nettement
dessinées.
On peut dès lors se demander si les corps biréfringents
de l'œuf sont formés par un savon de ce genre, par
exemple par l’oléate de soude. L’abondance des corps gras
de l’œuf permet une telle supposition. Le jaune ou vitellus
contient en effet, en moyenne, d’après les analyses de
Gobley (1), une proportion de 21,30 pour 100 de marga-
(t) Gobley, Journal de pharmacie et de chimie |3|, t XII, p. 12.